La Fabrique de monstres, entreprise montréalaise, propose les services de chanteurs de heavy metal dans 15 langues pour le doublage de sombres personnages de jeux vidéo.

« Rroaarrkroahharrorrrk », a-t-il dit.

Il est cité textuellement.

D’une voix à la fois rocailleuse et caverneuse, Sébastien Croteau donnait un échantillon de son talent pour le doublage d’un quelconque goblin – ou était-ce un zombie ? – pendant l’entretien téléphonique. Il était d’ailleurs en studio pour une session d’enregistrement dont l’objet demeure secret – l’industrie des jeux vidéo est un univers occulte.

Sébastien Croteau est président de La Fabrique de monstres, petite firme qui offre les services de chanteurs et chanteuses metal pour le doublage des affreux personnages de jeux vidéo et films de science-fiction ou d’horreur.

Lui-même chanteur metal, il vient de mettre sur pied un réseau d’une centaine d’artistes, qui sont répartis dans une vingtaine de pays et s’expriment dans 15 langues. Des échantillons sonores de leur registre sont offerts aux producteurs sur le nouveau site de l’entreprise.

Les talents des chanteurs de heavy metal se prêtent particulièrement bien au doublage des personnages de monstres, zombies, sorcières, goblins, vampires et autres malfaisants, dont les voix doivent traduire les plus sinistres intentions.

« Les chanteurs et chanteuses metal ont vraiment une technique vocale particulière, explique Sébastien Croteau. Ce ne sont pas juste des gens qui crient et qui apprennent à bien crier. Il y a vraiment tout un travail derrière ça. »

« Ils ont 5, 10, 20 ans de pratique. Dans mon cas, je chante du metal depuis 1990 », affirme-t-il d’une voix sympathique et bien timbrée.

Pour faire parler leurs plus vilains personnages, les producteurs de jeux vidéo utilisent habituellement des banques de sons travaillés électroniquement ou des logiciels pour modifier la voix humaine.

« On est capables de faire des choses que les autres acteurs et actrices en doublage ne font pas, poursuit-il. Notre voix se prête magnifiquement à ce genre de personnages. »

Un zombie, par exemple. « Ce qu’on fait est naturel et vivant, dit-il, contrairement à des banques de sons où on prend des cris d’animaux qu’on essaie d’ajuster. »

Autre avantage de l’humain heavy metal sur la machine, le chanteur peut faire le doublage en temps réel, alors que les sons synthétisés nécessitent plus de manipulations pour les synchroniser avec les expressions faciales. Enfin, ces artistes sont mieux rompus que les acteurs aux longues séances de sons gutturaux.

« Il m’arrive, pour faire certains personnages, de faire des sessions d’enregistrement de trois ou quatre heures. Pour des sons comme je viens de vous faire, il faut être bien entraîné. »

Il a même apprivoisé les techniques de chant de gorge tibétain pour élargir sa palette sonore.

Une belle histoire

Il a été entraîné sur cette voie en 2005. Un ami qui travaillait chez Ubisoft avait suggéré les services du chanteur de heavy metal à un directeur audio, qui ne s’est pas fait tirer l’oreille.

« Les autres compagnies se sont passé le mot et j’ai eu de plus en plus de contrats. »

Certaines productions comportaient plusieurs personnages, certains féminins. Il a alors convié ses collègues chanteurs et chanteuses heavy metal à y travailler de concert.

Sur cette lancée, il a fondé avec deux collègues La Fabrique de monstres en 2018. La société en nom collectif a été récemment transformée en entreprise incorporée, dont il est le président et principal actionnaire. Il y a un an et demi, l’écurie de monstres comptait 16 chanteurs au Québec.

Pour l’adaptation des jeux vidéo en langues étrangères, Sébastien Croteau a jugé que « les meilleures personnes pour faire les versions italienne, arabe, allemande ou portugaise, ça reste d’autres chanteurs et chanteuses metal ».

D’où l’idée de les recruter et de les fédérer sous la bannière de la Fabrique de monstres. Il s’est consacré à cette tâche depuis un an et demi, en s’appuyant sur ses relations québécoises et françaises.

De fil en aiguille, il a constitué une équipe internationale d’une centaine de chanteurs et chanteuses, dans 18 pays et en 15 langues.

Le site revampé de la Fabrique de monstres vient d’ouvrir un « Marché des voix », où ces chanteurs illustrent leurs talents et spécialités avec des échantillons sonores de 30 secondes.

Ainsi, la fiche de la chanteuse metal russe Anna Hel Milyanenko, du groupe CONFLИCT, montre qu’elle se spécialise dans les zombie, mort-vivant, goule, vampire, sorcier, humain, fantôme et murmure, tant en russe qu’en anglais.

Un outil de recherche permet aux directeurs audio de repérer les artistes qui correspondent à leurs besoins.

« Comme sur n’importe quel site de vente en ligne, ils peuvent ajouter les acteurs et actrices dans un panier, et m’envoyer l’information, donc passer une commande, décrit Sébastien Croteau. Je contacte alors la compagnie pour avoir davantage d’informations sur le projet, et ça me permet ensuite de négocier les tarifs. »

La Fabrique de monstres vient également d’ajouter à ses services la direction vocale, l’enregistrement et la conception sonore.

« On a décidé d’étendre nos tentacules partout sur la planète, rigole son président. Tout ça est un plan machiavélique de domination mondiale par les chanteurs et chanteuses metal du domaine du jeu vidéo et du film. »

Une première mondiale pour Air Inuit

PHOTO FOURNIE PAR AIR INUIT

Vue latérale de la grande porte de chargement du nouveau De Havilland Dash 8-300 d’Air Inuit

Des décollages courts mais une longue porte : Air Inuit met en service le premier avion De Havilland Dash 8-300 à porte cargo surdimensionnée au monde. L’appareil, qui se caractérise par ses capacités de décollage et atterrissage sur courtes pistes de gravier, a fait l’objet d’une adaptation inédite pour répondre aux besoins spécifiques d’Air Inuit. Fondée par les Inuits en 1978, la compagnie aérienne transporte des colis de grande taille et de la nourriture vers 14 villages côtiers du Nunavik, la plupart dépourvus de liens routiers. La large porte ménagée dans le De Havilland Dash 8-300, qui se déploie vers le haut comme un hayon, ouvre dans le flanc de l’appareil une impressionnante échancrure de 1,73 m de haut et de 2,74 m de large. Elle permet de charger plus aisément et rapidement des palettes de produits frais ou de gros objets, tels motoneiges et véhicules tout terrain. Unique au monde, l’avion spécialement modifié a fait l’objet de plus de 36 mois de planification, de conception, de modernisation et de tests de sécurité. Il a obtenu le 3 février son certificat de type supplémentaire (approbation de modification) de Transports Canada. Ce développement a été soutenu par une importante contribution financière du Fonds vert du gouvernement du Québec, justifiée par le fait que le De Havilland Dash 8-300 ainsi modifié peut faire le travail du Hawker Siddeley HS 748 retiré il y a quelques années, qui consommait 30 % plus de carburant.

Les Brasseurs GMT licencient 28 employés en raison de la popularité des canettes d’aluminium

« Mille canettes ! » Les Brasseurs GMT pourraient lancer avec raison le juron préféré de Papa Talon, le père amateur de bières d’Achille. La préférence du marché pour les boîtes d’aluminium plutôt que les bouteilles de verre a forcé l’entreprise à licencier 28 employés, le 12 janvier dernier. « Ce sont les clients qui ont dicté ce qu’on devait faire ou pas », a commenté Nolie Imprévert, directrice des ressources humaines. « Le marché veut des canettes, alors qu’on vend des bouteilles. » L’entreprise montréalaise, qui produit notamment les bières Belle Gueule et Cheval Blanc, ferme donc sa chaîne d’embouteillage et licencie les employés qui y travaillaient. La petite chaîne de conditionnement en canettes de l’usine est insuffisante pour répondre à la demande. La brasserie, qui compte près de 200 employés, n’a pas encore décidé si elle adapterait sa chaîne principale aux contenants en aluminium. « Les gens des opérations sont en train d’évaluer le tout », a indiqué Mme Imprévert.

Trois avocats acquièrent Signé Local

Signé Local demeure local, mais change de mains. Trois avocats entrepreneurs, Dawei Ding, Charles Lespérance et Louis Lespérance, viennent de prendre les rênes de l’important site transactionnel de produits exclusivement québécois, qui réunit plus de 500 producteurs du cru. Outre sa plateforme transactionnelle, Signé Local détient un centre de distribution à La Prairie ainsi que quatre magasins à Montréal, Brossard, Saint-Bruno et Québec. Les trois nouveaux propriétaires ont l’intention d’investir pour agrandir l’entrepôt, ce qui leur permettra de travailler avec davantage d’artisans locaux. Ils entendent également améliorer la logistique de livraison et mieux faire connaître l’entreprise. Ils disent vouloir créer « de nouvelles opportunités pour une économie plus éthique, plus durable ». La plateforme et les magasins de Signé Local proposent des mets préparés, boissons, produits de beauté, produits « zéro déchet », accessoires de maison et autres vêtements. Une proportion importante des producteurs représentés par Signé Local sont de petites entreprises en démarrage. À partir de 2022, elle veut leur offrir de nouveaux services d’accompagnement, depuis l’incorporation jusqu’à la mise en marché de produits… chez Signé Local bien sûr.

50 millions

Ce sont des dollars américains. Ceux que la toute jeune société de biotechnologie Congruence Thérapeutique a réussi à réunir avec un financement de série A. L’entreprise fondée en 2021 par Clarissa Desjardins, ex-fondatrice et cheffe de la direction de Clementia Pharmaceuticals, fait appel à des moyens expérimentaux pour concevoir de petites molécules innovatrices qui ciblent les maladies rares associées au repliement défectueux de protéines.