Les employés se sont absentés plus souvent depuis le début de la pandémie, surtout ceux des grandes organisations, révèle un nouveau rapport du Conference Board du Canada. Si les départs à la retraite ont été moins nombreux que prévu, on craint un rattrapage dans les cinq prochaines années.

Les Canadiens se sont absentés en moyenne 6,2 jours en 2020-2021, comparativement à 5,1 jours avant la pandémie (2019-2020). Or, ce nombre d’absences est probablement sous-évalué, indique le rapport du Conference Board du Canada, compte tenu du nombre de télétravailleurs (37,8 %), dont certains ont dû poursuivre leurs activités professionnelles même s’ils ne se sentaient pas bien.

L’absentéisme a même diminué de 4,2 jours dans l’administration publique, qui a fonctionné à distance pendant de nombreux mois, de 4,5 jours dans les agences et ministères du gouvernement provincial et de 2,8 jours dans les sociétés d’État, comparativement aux années avant la COVID-19.

En revanche, les employés dans les soins de santé et l’assistance sociale, des secteurs où il est impossible de travailler à distance, sont ceux qui se sont le plus absentés.

Les organisations qui comptaient plus de 5000 employés ont enregistré une moyenne de 11,2 jours d’absence par employé, alors que les organisations de moins de 5000 employés ont rapporté une moyenne de 7 jours d’absence.

Taux de roulement et départs à la retraite

Le taux de roulement volontaire pour 2020-2021 s’est accentué pour s’établir à 9,1 %, alors qu’il était de 7 % en 2019-2020. Souvent, ces employés quittent le marché du travail pour s’occuper d’un proche. On observe un taux de roulement plus élevé dans les services professionnels, scientifiques et techniques.

Du côté des employés du secteur du commerce de détail, le taux de roulement a plutôt diminué de 6,5 %.

Le taux de départs à la retraite est plus faible que prévu dans la plupart des secteurs d’activité, s’élevant à 1,4 %, alors que les prévisions des organisations l’établissaient à 3 %.

Au cours des cinq prochaines années, 22 % de l’effectif actuel sera donc admissible à la retraite.

Pour atténuer les problèmes éventuels causés par ces départs massifs, le rapport de l’organisme de recherche indépendant conseille aux entreprises d’adopter des plans de relève ou d’encourager les employés performants admissibles à la retraite à demeurer en poste.

Le spectre de départs massifs à la retraite pourrait aussi donner aux employés un plus grand pouvoir de négociation, conclut le rapport.

Bien que les gains salariaux par secteurs d’activité ont été modestes jusqu’à présent, les salaires offerts pour tous les postes vacants sont actuellement en hausse de 6,8 % par rapport aux niveaux de 2019.

5,9 %

Taux de roulement involontaire en 2020-2021. Cette mesure, soit les congédiements, les séparations, le départ d’employés excédentaires et les départs à la retraite à l’initiative de l’employeur, a légèrement augmenté depuis le début de la pandémie. Ce taux était de 5 % en 2019-2020.

Source : Tendances en matière d’effectifs : morosité et départs massifs, Conference Board du Canada, janvier 2022