Souriant à l’écran, Alexandre Nadeau achevait sa dixième journée de quarantaine sur 14, dans un hôtel de Shanghai. « J’ai couru 12 kilomètres dans ma chambre, aujourd’hui », dit-il en rigolant, en ce vendredi 19 novembre.

Le directeur général de Tecnar Automation devra encore subir quatre jours d’isolement, qui seront suivis d’une prudente semaine ponctuée de tests de dépistage. Ce n’est qu’après le 21jour qu’il pourra se déplacer sans contrainte.

Il est en Chine pour préparer l’arrivée d’un appareil de 1,7 million de dollars et en superviser l’installation dans la plus grande aciérie chinoise, Baosteel.

Le système Lut 2,0 fabriqué par l’entreprise de Saint-Bruno sert à mesurer en continu l’épaisseur des parois des tubes d’acier sans soudure, à mesure qu’ils défilent pendant leur fabrication par laminage à chaud.

L’appareil utilise des lasers-ultrasons pour prendre des mesures sans contact, alors que le cylindre chauffé à 1000 °C glisse en son centre.

Petite explication technique : une puissante impulsion laser de 10 nanosecondes porte momentanément la couche superficielle du tube à plus de 5000 °C, provoquant une petite détonation audible dont les ondes ultrasonores sont captées par un second laser. L’interprétation de ces ondes procure une mesure extrêmement précise de l’épaisseur de la paroi.

La mesure permet d’ajuster le matriçage de la pièce pour produire des tubes destinés aux conduites à haute pression et autres applications auxquelles les traditionnels tubes d’acier soudé ne répondent pas.

Un peu trop éparpillée

Tecnar a été fondée en 1989 par François Nadeau, alors chercheur au Conseil national de recherches Canada (CNRC), à Boucherville. Il avait lancé cette entreprise pour commercialiser son invention relative au soudage automatisé. Des technologies du CNRC dans trois autres secteurs ont suivi.

« Quand j’ai repris l’entreprise familiale en 2016, on ne s’est pas diversifié davantage », relate son fils, lui-même ingénieur physicien. « On a voulu prendre nos produits existants et les améliorer. »

Alors que les crédits d’impôt pour l’innovation sont très généreux, il est tentant pour un groupe d’ingénieurs de concentrer ses efforts sur le développement de nouvelles technologies, au détriment de la commercialisation de celles déjà mises au point.

« La commercialisation, c’est très coûteux, observe Alexandre Nadeau. L’ingénieur que je paie 100 000 $ me coûte 30 000 $. Un vendeur que je paie 100 000 $ me coûte 100 000 $. »

Viser haut

Le système de sonde au laser-ultrasons est une des technologies sur lesquelles l’entreprise s’est concentrée.

Une quinzaine d’appareils ont été vendus, qui se sont révélés plus précis mais moins robustes que la technologie concurrente des sondes à rayons gamma, dominée par une entreprise allemande.

« On utilisait des technologies qui provenaient d’ailleurs. On a dû faire un virage à 180 degrés et tout refaire le cœur. Même les lasers de génération et de détection sont maintenant les nôtres. »

Tecnar y a ajouté un système rotatif, qui prend des mesures sur toute la circonférence du tube.

En 2017, Alexandre Nadeau a réuni un financement de 1,6 million avec Investissement Québec et Développement économique Canada « pour faire ce qu’on appelle une vitrine technologique, un projet où on peut offrir à très peu de coûts d’essayer notre appareil ».

L’entreprise a visé haut.

« Baosteel est le leader de l’industrie, et on a ciblé leur ligne-phare, à Shanghai, en se disant que ça devrait faire un peu de bruit » – un objectif tout à fait approprié à sa technologie de détonation en surface.

Une version préliminaire de l’appareil, testée en 2019 à Shanghai, a donné pleine satisfaction.

« Ils ont été extrêmement convaincus des résultats et ils ont monté le projet d’acquisition. On a reçu la commande en septembre 2020. »

Le tout premier Lut 2,0 sera livré par avion chez Baosteel au cours des prochains jours.

Objectif : deux ventes par année

On compte environ 200 chaînes de fabrication de tubes d’acier par laminage à chaud dans le monde, chacune comportant deux ou trois sondes. C’est donc un marché total de 500 systèmes que Tecnar dispute à la technologie à rayons gamma.

« On est plus précis, on est moins coûteux et on n’est pas radioactif, fait valoir Alexandre Trudeau. Personne ne le fait dans le monde, à part nous. »

L’entreprise espère vendre deux ou trois appareils par an au cours des prochaines années.

« On a déjà deux projets très sérieux en Europe et en Asie. La commande de Boasteel chez Tecnar a déjà eu des répercussions. »

Tous ces appareils seront fabriqués dans l’usine de Saint-Bruno.

Depuis deux ans, l’effectif de Tecnar est passé de 35 à 45 employés. Une quinzaine d’autres pourraient s’y ajouter d’ici peu.

Entre-temps, Alexandre Nadeau a promis à sa femme et à ses enfants qu’il sera de retour au Québec le 24 décembre. « Il n’y a aucune négociation possible là-dessus ! »

Vortex lance la première attraction aquatique entièrement immersive

PHOTO ARASH SAKI, FOURNIE PAR VORTEX

Le fabricant montréalais de jeux d’eau Vortex International vient de présenter à l’IAAPA Expo d’Orlando son Dream Tunnel, une expérience de réalité virtuelle qui se combine à des trajets aquatiques sur tubes.

Non, il ne s’agit pas d’un sous-marin, il ne faut pas confondre immersif et submersible. Le fabricant montréalais de jeux d’eau Vortex International vient de présenter à l’IAAPA Expo d’Orlando son Dream Tunnel, une expérience de réalité virtuelle qui se combine à des trajets aquatiques sur tubes. Il s’agit de la première attraction aquatique entièrement immersive au monde, soutient l’entreprise fondée en 1995. Des mondes imaginaires mouvants apparaissent sur la surface intérieure d’un tunnel hémicylindrique, sous lequel le participant navigue doucement, bien calé dans son tube. Le dispositif indépendant peut s’ajouter à des canaux existants ou être installé sur terrain sec pour une circulation pédestre. Dream Tunnel est destiné aux parcs aquatiques, parcs d’attractions, hôtels et centres de villégiature. L’objectif est d’en sortir le souffle coupé.

À chaque aîné son propre journal

PHOTO FOURNIE PAR FAMILEO

Les aînés en résidence pourront recevoir leur propre hebdomadaire imprimé, avec des nouvelles qui les toucheront d’autant plus qu’elles auront été écrites par leur famille.

Qui dit que les médias sont en perte de vitesse ? Les aînés en résidence pourront recevoir leur propre hebdomadaire imprimé, avec des nouvelles qui les toucheront d’autant plus qu’elles auront été écrites par leur famille. L’entreprise montréalaise Eugeria a annoncé la distribution de Famileo, un système destiné aux résidences qui permet aux proches d’un aîné de lui envoyer des nouvelles et des photos de sa famille. Le bulletin, automatiquement monté sous forme de journal, est imprimé et distribué par la résidence participante. Il permet de maintenir le contact entre l’aîné et ses proches, en dépit de la distance. Dans un projet pilote mené par Eugeria avec le Groupe Maurice, 377 familles ont ainsi créé 3700 parutions. Conçu en France, Famileo compte plus de 1 million d’utilisateurs dans le monde. Fondée en 2018 par Valérie Larochelle et le DQuoc Dinh Nguyen, Eugeria se spécialise dans la distribution d’appareils et de produits innovants, souvent électroniques, qui facilitent la vie des aînés et de leurs proches aidants.

Groupe Bernières lance un message

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE BERNIÈRES

De gauche à droite, Pierre Dolbec, président de Dolbec international, Karl Mc Lellan, vice-président et chef de la direction de Groupe Bernières, et François Dorval, président de Délivro

Groupe Bernières a ajouté un dernier maillon à sa chaîne de logistique en transport avec l’acquisition de Délivro, une entreprise de messagerie qui parcourt tout l’est du Québec. Délivro arrime ses compétences à Transport Bernières, Bernières Logistique et Dolbec International pour « bonifier les services offerts à nos PME qui recherchent une solution clés en main en transports, de l’importation à la livraison des derniers kilomètres », dans les mots de Karl McLellan, vice-président et chef de la direction de Groupe Bernières. Délivro, fondée en 2001, demeurera une entité à part entière. L’entreprise conservera tous ses employés et sa raison sociale. Établi à Québec avec un bureau à Boucherville, Groupe Bernières est la propriété unique de l’homme d’affaires Daniel Bouchard. En 2019, l’entreprise avait déjà acquis Dolbec International, qui offre des services de soutien aux démarches commerciales internationales.

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C’est le nombre d’entreprises canadiennes détenues par des femmes qui se partagent 120 000 $ en bourses attribuées par BMO Groupe financier « pour leur contribution à l’atteinte de résultats en matière de durabilité sociale, environnementale ou économique ». Six sont situées au Québec.