Nous traversons une époque où la confiance des citoyens envers des institutions telles que les médias et les gouvernements atteint un creux historique. Cette réalité, qui n’est pas nouvelle, touche aussi l’image des gens d’affaires au Québec. Depuis des années, de nombreux sondages ont montré qu’une part importante de la population entretenait une certaine méfiance envers le milieu des affaires.

Cette idée qu’on se fait de l’entreprise et de ses dirigeants est bien ancrée au Québec. Celle de la grande entreprise, du dirigeant d’une multinationale qui ne pense qu’au profit et fait peu de cas des problèmes sociaux. Cette image ne pourrait toutefois être plus éloignée de la réalité du chef d’entreprise d’aujourd’hui.

Le patron moyen au Québec a moins de cinq employés, et son entreprise est souvent son seul véhicule d’épargne pour la retraite. Ce sont des hommes et des femmes soucieux de l’avenir de la société dans laquelle ils vivent.

Les entreprises se positionnent de plus en plus sur les grandes questions de société comme la lutte contre la discrimination, l’inclusion des minorités et la lutte contre les changements climatiques. Les initiatives faisant la promotion des femmes et de la diversité dans les postes de gestion se multiplient, et les employeurs rivalisent d’ingéniosité afin de mieux intégrer les personnes handicapées dans les milieux de travail. Récemment encore, beaucoup ont pris la parole pour souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Les dirigeants ont à cœur de faire tant de leur communauté que de leur lieu de travail des milieux sains et positifs.

Dans les derniers mois, nous sommes intervenus sur des sujets aussi variés que la protection des renseignements personnels, la réforme de la Charte de la langue française et la modernisation du régime de santé et de sécurité du travail. Lors de l’étude des projets de loi 64, 96 et 59 portant sur ces enjeux, nous avons présenté des points de vue nuancés, loin des idées préconçues que certains auraient pu se faire de nos positions.

On assiste à une pluie d’initiatives en provenance du monde des affaires, afin d’encourager l’économie sociale, les coopératives et l’économie verte. Nous sommes très loin d’une gestion où l’on tient seulement compte de la colonne des revenus et des dépenses.

La conscience sociale du milieu des affaires est aujourd’hui aussi développée que celle d’autres groupes ou lobbys. Personne ne détient le monopole du bien commun au Québec. Pourtant, lorsque les associations économiques se prononcent sur des enjeux sociaux, commentent des projets de loi ou interviennent dans un débat public, une certaine frange de la population a encore tendance à se méfier de ce point de vue.

Les gens d’affaires ne sont pourtant pas différents des autres Québécois ; ils travaillent fort et veulent le meilleur pour leurs employés, leur entreprise et le Québec. Comme tout le monde, les dirigeants québécois visent une meilleure conciliation travail-vie personnelle et font face à des enjeux de santé psychologique croissants.

Il est temps de briser cette vieille image, de décomplexer le milieu des affaires québécois. Nous sommes toujours présents pour aborder des thèmes comme la pénurie de main-d’œuvre ou la productivité des entreprises, mais nous ne devons pas être gênés de participer aux débats portant sur nos défis sociétaux plus larges.

Québec inc. travaille d’arrache-pied afin de remettre notre économie sur les rails et de faire face aux transformations profondes du marché du travail et aux défis environnementaux. Soulignons sa contribution afin de faire du Québec l’une des sociétés les plus prospères et équitables au monde.