Arénas, stades, évènements extérieurs, salles de spectacle, restaurants… Le passeport vaccinal profite déjà aux agences de sécurité, dont les services étaient déjà sollicités davantage depuis le début de la pandémie de COVID-19. La difficulté de recruter des employés donne toutefois des maux de tête à certaines.

« Le volume d’appel est en augmentation d’environ 25 % », explique le vice-président, stratégies et développement des affaires, chez Titan Sécurité, André Dussault. « L’humain étant ce qu’il est, les gens ont tous allumé en même temps. »

En vigueur depuis mercredi dernier, le passeport vaccinal sera exigé sans aucune sanction jusqu’au 15 septembre dans le cadre d’une période d’adaptation. Des entreprises se sont tournées vers des firmes de sécurité pour la vérification des codes QR, notamment.

Cela fait grimper le volume d’affaires pour ces agences, qui supervisaient déjà, par exemple, de grands chantiers de construction pour s’assurer du respect des consignes sanitaires ainsi que l’accès à des établissements de santé.

« [Le passeport vaccinal] a créé un problème chez certaines agences », a expliqué M. Dussault, dont l’entreprise compte environ 250 agents permanents à Montréal et à Québec.

Cela fait un bon bout de temps que l’on recrutait, mais on connaît des agences qui refusent [du travail].

André Dussault, vice-président, stratégies et développement des affaires, chez Titan Sécurité

Chez Trimax Sécurité, dont l’effectif oscille autour de 600 personnes, le président, Frederico Ramos, se trouve dans cette situation.

L’entreprise établie à Laval compte parmi ses clients des municipalités de la grande région de Montréal ainsi que de Québec. Elle s’assurera entre autres de la vérification des codes QR à des endroits comme les arénas.

« Les villes qui faisaient déjà affaire avec nous vont nous demander des agents supplémentaires pour le contrôle du passeport vaccinal, dit M. Ramos. La demande est là, mais pas la main-d’œuvre. Nous devons refuser des mandats ou nous tourner vers la sous-traitance. Aux ressources humaines, des personnes effectuent du recrutement à temps plein. »

Difficiles à retenir ?

Le président de Trimax a expliqué que certains de ses agents qui travaillaient autrefois dans des secteurs durement touchés par la pandémie – par exemple, la restauration – se sont tournés vers leur ancien gagne-pain depuis le déconfinement.

Cette situation risque de compliquer la tâche de M. Ramos, qui s’attend à recevoir des appels du secteur privé au fur et à mesure que le 15 septembre approche.

Le privé va sûrement tenter d’utiliser son personnel à l’interne, mais c’est certain qu’à un moment donné, il va être obligé de se tourner vers une agence de sécurité en raison de la rareté de la main-d’œuvre.

Frederico Ramos, président de Trimax Sécurité

Même si ses activités sont très diversifiées, GardaWorld a également constaté une hausse de la demande, selon sa porte-parole Isabelle Panelli.

Dans un courriel, elle a expliqué que « les restaurants, les foires alimentaires, les centres commerciaux et les immeubles de bureaux » s’étaient particulièrement manifestés. Les demandes proviennent de clients actuels et de nouvelles entreprises. Mme Panelli n’a toutefois pas précisé si Garda faisait face à des difficultés au chapitre du recrutement.

M. Ramos a expliqué que, dans le contexte actuel, le Bureau de la sécurité privée délivrait des permis temporaires à des candidats. Ceux-ci doivent toutefois être encadrés, ce qui demande davantage de planification.

Plus d’agents

Les Alouettes de Montréal, qui peuvent accueillir jusqu’à 15 000 personnes au stade Percival-Molson, font partie des organisations qui sollicitent davantage Les Hôtes de Montréal, entreprise qui offre des services de sécurité.

Celle-ci ajoutera une « quinzaine d’agents de plus que l’effectif habituel » lors des matchs à domicile, selon le directeur des communications des Alouettes, Charles Rooke. La prochaine partie est prévue le 18 septembre, après l’échéance de la période d’adaptation.

« Nous allons devoir louer une trentaine d’iPad de plus […] afin de valider les deux codes [vaccinal et billet mobile] », a indiqué M. Rooke, dans un courriel.

De leur côté, Titan et Trimax ont indiqué fournir à leurs agents les appareils pour vérifier les preuves de vaccination.

Quant à lui, le CF Montréal, qui disputera son prochain match devant ses partisans le 11 septembre, délibère toujours sur la méthode à déployer pour effectuer les vérifications, a expliqué le directeur des communications de la formation, Patrick Vallée.

Des agents d’une firme de sécurité étaient déjà présents lors des matchs, a-t-il souligné, sans préciser s’ils seraient plus nombreux à compter de la prochaine joute à domicile.