Valérie Plante annonce un investissement de 1 million de dollars pour développer la scène gastronomique montréalaise

Après avoir fait sa marque dans l’industrie du jeu vidéo, Montréal deviendra la capitale de la gastronomie en Amérique du Nord. Voilà ce que souhaite la mairesse de la métropole, Valérie Plante, qui a annoncé lundi un investissement de 1 million de dollars pour la création de l’Office montréalais de la gastronomie.

« Notre ambition, c’est de pousser toujours plus loin l’association entre Montréal et la gastronomie, en faire une véritable marque de commerce pour la ville, au même titre, par exemple, que l’industrie du jeu vidéo, a déclaré Mme Plante en point de presse. Nos restaurateurs ont été, on le sait, grandement affectés pendant la pandémie, mais quand même cette réputation-là ne s’est pas tarie. On va reprendre nos lettres de noblesse et on va devenir LA capitale de la gastronomie en Amérique du Nord. »

L’Office montréalais de la gastronomie, structure qui relèvera de Tourisme Montréal, aura notamment pour objectifs d’intégrer la gastronomie dans les évènements culturels, de favoriser les relations entre les producteurs de niches et les grands restaurateurs, et d’assurer la relève par le développement de professions reliées à ce domaine, a énuméré la mairesse.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Yves Lalumière, président de Tourisme Montréal, Valérie Plante, mairesse de Montréal, et Liza Frulla. directrice générale de l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec

L’initiative a été saluée par le vice-président aux affaires corporatives et gouvernementales de l’Association Restauration Québec (ARQ), François Meunier, qui n’a pas manqué de rappeler que les établissements qui offrent une cuisine gastronomique ont été particulièrement touchés depuis le début de la pandémie.

Le virage du prêt-à-emporter, de la boîte à lunch, ce n’était pas nécessairement un virage naturel pour la restauration haut de gamme. Quand vous êtes habitué à offrir une prestation avec plusieurs services où la relation avec la clientèle est importante, pas sûr que vous avez envie de vous investir dans la production de boîtes à lunch.

François Meunier, vice-président aux affaires corporatives et gouvernementales de l’Association Restauration Québec

« On ne peut que se réjouir [de cette annonce], a-t-il ajouté. Tout le monde se pète les bretelles parce qu’on a une restauration de qualité à Montréal, mais finalement, quand on vient pour mettre la main dans sa poche pour soutenir ces gens-là, ce n’est pas évident. »

Marc-André Jetté, chef propriétaire du restaurant Hoogan et Beaufort, n’était pas au courant de la mise en place d’une telle structure, tout comme Normand Laprise, du prestigieux Toqué !. M. Jetté a toutefois soutenu que Montréal avait les moyens de ses ambitions et tout le potentiel nécessaire pour briller sur la scène gastronomique internationale. « On a une grande sélection de restaurants. Montréal a certainement le talent pour pouvoir faire ça. »

Présent lors de l’annonce, le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière, a souligné que près d’un visiteur sur quatre venait dans la métropole en raison de ses bonnes tables. « Pour les restaurateurs, cet accompagnement-là est critique. Ce sont des gens qui ont une dizaine d’employés, une petite marge de profit, énormément d’heures de travail. Ils ont besoin de cette publicité, de cette promotion-là. »

La somme de 1 million servira de point de départ pour l’année 2021-2022. « C’est un début », a souligné Mme Plante.

Valoriser la profession

Par ailleurs, dans un contexte où les restaurateurs jouent du coude pour recruter de la main-d’œuvre, Liza Frulla, directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), qui a également participé à la conférence de presse, a pour sa part déclaré que la création de cette nouvelle structure arrivait à « point nommé ».

« La volonté de cet office de la gastronomie, c’est de prendre soin de nos restaurateurs dans un contexte post-pandémique, de renforcer ce secteur d’activité. Il faut rendre l’industrie de la restauration attrayante, il faut valoriser les métiers et professions », a-t-elle dit, ajoutant dans la foulée que le secteur de la restauration devait offrir de meilleures conditions de travail et des « carrières pérennes ».

Questionnée à propos de ses cohortes d’étudiants et de l’intérêt pour les programmes d’études offerts dans l’établissement qu’elle dirige, Mme Frulla a assuré que les programmes étaient « pleins ».

Elle a toutefois indiqué que, dans certaines écoles qui offrent notamment des formations professionnelles, on enregistrait des diminutions du nombre d’étudiants.