(Washington) La ministre mexicaine de l’Économie a réaffirmé vendredi le désaccord de son gouvernement sur l’interprétation américaine d’un point de l’accord de libre-échange trilatéral AEUMC qui concerne le secteur automobile.

L’affaire porte sur les règles en matière de provenance d’un véhicule. Les États-Unis entendent appliquer une méthode plus stricte qu’auparavant pour déterminer la proportion d’une voiture qui a été construite dans un pays déterminé.

S’il est établi que les pièces principales d’une voiture ont bien été fabriquées à 75 % au Mexique ou au Canada, le pays concerné bénéficiera alors d’une exemption de taxe d’importation s’il est vendu aux États-Unis, selon les termes prévus par l’AEUMC.

« Nous pensons que les règles de provenance n’ont pas été interprétées comme il avait été convenu lorsque nous avons signé l’accord », a déclaré, lors d’une conférence de presse, Tatiana Clouthier, ministre mexicaine de l’Économie, qui a rencontré, jeudi, la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai.

L’interprétation plus stricte des États-Unis ne permettrait pas à certains véhicules d’atteindre le seuil des 75 %, ce qui les exposerait à des taxes, rendant la production au Mexique et au Canada moins compétitive pour les produits vendus aux États-Unis.

Le seuil de 75 % constitue déjà, en lui-même, un relèvement important par rapport aux règles en vigueur (62,5 %) dans le précédent accord de libre-échange entre les trois pays, l’ALENA, auquel l’ACEUM a succédé en juillet 2020.

« L’incapacité à respecter les règles de l’ACEUM pourrait potentiellement perturber les activités de l’industrie automobile nord-américaine », a prévenu la ministre mexicaine.

Le maintien de la situation actuelle et de la ligne américaine « aurait aussi pour effet collatéral de réduire les investissements dans les domaines cruciaux que sont le développement des véhicules électriques et autonomes », a poursuivi Mme Clouthier.