La communauté financière de Montréal se mobilise pour attirer le futur siège social du nouvel organisme international de réglementation en finance durable, l’International Sustainability Standards Board, mieux connu sous le sigle ISSB dans le secteur financier.

En préparation depuis des mois, sous la direction des organismes Montréal International et Finance Montréal, la candidature de la métropole québécoise pour accueillir l’ISSB doit être déposée d’une semaine à l’autre auprès de l’organisme qui en chapeaute la mise en place, c’est-à-dire la Fondation IFRS, établie à Londres.

L’IFRS est la principale instance internationale de normalisation en matière de comptabilité financière. Elle prévoit déterminer la ville qui accueillera le siège social de l’ISSB au cours de l’automne prochain, en vue de sa mise en fonction au début de l’an prochain.

Selon les informations obtenues auprès de Montréal International, le futur siège social de l’ISSB devrait regrouper de « 50 à 100 employés », surtout des professionnels en comptabilité financière et des analystes en économie durable et investissement responsable.

Ils agiront à titre de principaux administrateurs et régulateurs des nouvelles normes comptables internationales en matière de finance et d’économie durable. Ces normes sont très attendues dans les milieux d’affaires et les marchés des capitaux d’investissement afin de rehausser l’évaluation et la comptabilisation des risques d’affaires liés notamment aux changements climatiques et aux préoccupations d’ordre socio-environnemental.

Montréal International et Finance Montréal prévoient déposer la candidature de la métropole du Québec auprès de l’IFRS à Londres dès que le gouvernement canadien lui aura signifié officiellement que le Canada souhaite accueillir le siège social de l’ISSB.

Toutefois, ces principaux promoteurs de la candidature de Montréal s’attendent à des propositions concurrentes lors du processus de sélection à l’IFRS.

Entre autres de la part de Toronto, qui se targue d’être la métropole financière du Canada, mais aussi de villes d’activités financières situées en Europe et en Asie.

En revanche, les promoteurs de la candidature de Montréal font valoir ses atouts en tant que ville hôte de nombreux organismes internationaux et de centre d’affaires déjà bien établi en matière de finance durable et de gestion d’investissement responsable.

« Montréal est déjà la troisième ville en Amérique du Nord, après New York et Washington, pour le nombre de sièges sociaux d’organisations internationales. En aviation notamment, mais beaucoup aussi dans le secteur des ONG en matière de développement durable et de biodiversité », souligne Stéphane Paquet, PDG de Montréal International, lors d’un entretien avec La Presse.

« Par ailleurs, Montréal est au troisième rang des villes nord-américaines pour l’indice de la finance verte après San Francisco et Los Angeles. Bref, l’implantation du siège social de l’ISSB à Montréal se ferait dans un terreau déjà fertile en matière d’activités internationales et de finance durable. »

Chez l’organisme Finance Montréal, qui regroupe les principaux intervenants du secteur des services financiers et de la gestion d’actifs au Québec, le directeur général, Jacques Deforges, anticipe un important apport au positionnement de la métropole québécoise dans le milieu financier international si elle est sélectionnée pour abriter le futur siège social de l’ISSB.

« Avec l’implantation de l’ISSB, Montréal deviendrait le centre mondial de développement et de gestion des nouvelles normes internationales de divulgation et de comptabilisation en matière de finance durable », indique M. Deforges à La Presse.

« Ça serait aussi un message très, très fort du positionnement de Montréal à l’avant-garde du mouvement mondial dans les milieux d’affaires et les marchés financiers vers des pratiques de gestion en faveur du développement durable et de l’investissement responsable. »