Notre chroniqueuse Marie-Eve Fournier traitait mercredi du cas des quincailliers, qui sont de plus en plus nombreux à fermer leurs portes le dimanche. L’idée a suscité de nombreuses réactions parmi nos lecteurs, dont celles-ci.

Nous nous sommes adaptés à la pandémie

Quelle bonne nouvelle ! J’ai toujours été contre le magasinage le dimanche, et encore aujourd’hui, j’évite d’y aller les dimanches. On peut très bien vivre sans l’ouverture des commerces les dimanches. Ça pourrait être un début de retour à des valeurs familiales perdues. Nous nous sommes adaptés à la pandémie, nous pouvons nous adapter à la fermeture des commerces les dimanches. De plus, j’ai vraiment remarqué une baisse dans la qualité du service à la clientèle.

Nicole Bolduc

Pas un « retour en arrière »

J’appuie sans réserve les quincailliers de vouloir réduire les heures de travail de leurs employés et de fermer boutique le dimanche. Pour toutes les raisons, très positives, mentionnées dans votre article. Meilleure rétention, meilleur service, meilleure qualité de vie pour les employés, etc. Je n’aime toutefois pas l’idée d’en parler comme d’un « retour en arrière ». L’image projetée par cette expression est négative. Elle nous ramène à une époque révolue du « jour du Seigneur », de cette septième journée où on devait se reposer. L’image qui perdure de cette époque, c’est une journée ennuyante où il n’y avait pas grand-chose à faire. On est rendus ailleurs. Je ne pense pas que personne ne s’ennuierait aujourd’hui dans un contexte où certains commerces étaient fermés. On ne vendra certainement pas l’idée de fermeture des commerces le dimanche en parlant d’un « retour en arrière ».

France Duchesne

Une question d’habitude

Je suis favorable à la fermeture des commerces de vente au détail le dimanche. C’est une question d’habitude, c’est tout. Quelle est cette logique de fermer les cliniques médicales le soir et les fins de semaine et d’ouvrir les commerces le dimanche ? Dans les petits villages, nous sommes habitués à ces fermetures, on prend un autre rythme, c’est tout. Les employés peuvent se retrouver en famille et faire des activités ensemble.

Patrick Goineau

L’exemple de L’Allemagne

L’Allemagne, une des plus grosses économies au monde, a exactement ce type de loi. La Ladenschlussgesetz oblige la fermeture des commerces les dimanches. Depuis 2006, chaque État peut maintenant modifier cette loi, mais la Bavière, province la plus riche d’Allemagne, a décidé de garder la loi intacte. Lors d’une visite de tourisme à Munich, il est difficile de l’« accepter » quand ça nous prend de court. Par contre, les habitants, eux, le vivent très bien, car c’est ancré dans les mœurs. De plus, vous devriez voir les familles qui jouent dans les parcs, les gens qui s’entraînent ou les jeunes qui socialisent. […] Et à ceux qui disent que ça pourrait nuire à l’économie, il devrait regarder le taux de productivité élevé de cet État comparativement à celui du Québec. Comme quoi travailler plus n’est pas synonyme de travailler mieux.

Jean Lebel

Une pénurie

S’il y a pénurie de main-d’œuvre en 2021… quelle sera la pénurie en 2035 ? Les magasins seront ouverts trois jours par semaine.

Jean-Yves Pilon

Pour la qualité de vie de ces travailleurs

C’est d’autant plus possible maintenant que les gens font du télétravail (qui devrait demeurer au moins partiellement) et ont plus de possibilités d’aller magasiner en semaine ! La seule raison d’ouverture des commerces le dimanche était une [situation] économique difficile, mais temporaire qui n’a plus de raison d’être depuis très longtemps. Quand avez-vous tenté d’organiser une rencontre incluant plusieurs employés dans le commerce de détail la dernière fois et que tous les invités pouvaient être présents ? En plus de la qualité de vie de ces personnes souvent mal payées ! Je ne me souviens pas que des consommateurs ou des employés aient jamais demandé l’ouverture des commerces le dimanche ! On se débrouillait très bien avant…

Claude Delorme

Pas idéal pour les clients

Intéressant point de vue des commerçants. Par contre, pour les clients, ce n’est pas idéal. Pourquoi ne pas fermer le mardi, alors qu’une majorité de travailleurs sont au travail et ne magasinent pas ? Les samedis et dimanches sont les temps où les clients ont du temps pour magasiner. […] Pour qui existent les commerces ? Les clients ou les employés ? […] Pour la rentabilité, il faut qu’il y ait des clients, il faut donc ouvrir lorsqu’ils sont disponibles pour magasiner. Magasiner lorsqu’il y a foule n’est pas intéressant, il ne faut donc pas comprimer les heures pour entasser les gens.

Claude Harnois

Cela nous a fait du bien

Ici, dans Charlevoix, depuis des années maintenant, des commerces ferment le dimanche. C’est le cas des quincailliers de La Malbaie et de plusieurs autres commerces. Pour nous, consommateurs, cette décision s’est intégrée à nos habitudes sans soulever d’impatience. Bien au contraire, j’oserais dire que cela nous a aussi fait du bien. Dimanche, c’est congé pour tout le monde.

Pierre Grégoire

D’abord Walmart

Je suis un travailleur dans la chaîne Metro. Je suis entièrement d’accord avec la fermeture des commerces le dimanche. Durant la pandémie, les commerces de l’alimentation ont fermé le dimanche et je peux vous affirmer que tout un chacun était heureux. La gestion des horaires était beaucoup plus facile et [il y avait] aussi l’opportunité de donner deux jours [de congé] consécutifs aux travailleurs. Mais pour que ça soit possible, il faut que les gros joueurs, pour ne pas dire LE joueur, Walmart, acceptent de fermer le dimanche. Et si Walmart accepte, tous les autres vont suivre.

Patrick Chabot

Des salaires de misère

Je suis sidérée de lire ce que disent ces commerçants. Savez-vous combien gagnent les employés des quincailleries ? Des « pinottes », comme on dit, alors que les propriétaires font des gains considérables. Mon fils travaille chez Home Hardware à Montréal et son salaire est minable, comme tous les autres d’ailleurs. C’est là-dessus que vous devriez écrire, dénoncer ces salaires de misère. Comment voulez-vous payer un loyer avec un bas salaire alors que le patron s’en met plein les poches ?

Manon Poulette