Avec un portefeuille de plus en plus exposé aux marchés mondiaux, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) voit également la masse salariale de son effectif situé à l’extérieur de la province grimper. Elle a progressé de 17 % l’an dernier pour atteindre près de 81 millions.

Depuis le virage annoncé en 2014 par le grand patron de l’époque, Michael Sabia, la rémunération de ces employés a été multipliée par 11, puisque le bas de laine des Québécois a bonifié sa présence à l’étranger. Les données ont été obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Le personnel du gestionnaire de régimes de retraite répartis dans ses 10 antennes est également passé de 26 à 175 personnes. En date du 31 décembre dernier, cela représentait 12,5 % de l’effectif total de l’organisation.

Pour le porte-parole de la Caisse Maxime Chagnon, l’augmentation est attribuable à l’importance, pour l’institution, d’être « active sur le terrain », où elle est présente afin de veiller « de près à la gestion de ses actifs ».

« Nous embauchons les experts dont nous avons besoin pour aller chercher les meilleures occasions d’investissement et nous associer aux bons partenaires », a-t-il dit.

La masse salariale englobe les salaires de base, les diverses primes ainsi que les avantages sociaux. Il n’a pas été possible de connaître les échelles salariales du personnel situé à l’étranger ainsi que la ventilation du nombre d’employés pour chaque bureau.

Plus grand déploiement

Avant d’entreprendre son virage international, la CDPQ ne comptait que trois antennes, soit celles de Pékin, New York et Paris. Jusqu’en 2018, elle en a ajouté à Londres, Mexico, Washington, Singapour, New Delhi, Sydney et São Paulo.

Cette stratégie a contribué à changer le visage de son portefeuille.

Au 31 décembre dernier, 68 % des actifs de l’investisseur institutionnel se trouvaient dans les marchés mondiaux. L’actif net de la Caisse était alors de 365,5 milliards. En 2013, avant le dévoilement de la stratégie de mondialisation, l’exposition du portefeuille de la CDPQ à l’extérieur du Canada était de 43,8 %, tandis que son actif net se situait à 200,1 milliards.

La Caisse comptait 11 bureaux à l’étranger au début des années 2000, mais huit antennes avaient mis la clé sous la porte alors que le président et chef de la direction était Henri-Paul Rousseau.

Puisque la pandémie de COVID-19 a mis en lumière les vertus du travail à distance, la Caisse pourrait-elle réviser son approche à l’égard de la gestion de ses employés à l’étranger ?

« Nos effectifs évoluent en fonction de nos besoins et de notre stratégie, mais l’organisation du travail que nous envisageons après la pandémie ne prévoit pas de hausse particulière de nos effectifs à l’international », a répondu à ce sujet M. Chagnon.

Malgré la hausse des salaires à l’étranger, celui-ci a souligné que dans l’ensemble, les charges d’exploitation et les frais de gestion de l’institution étaient demeurés stables, à 23 cents par 100 $ d’actif, en 2019 et en 2020.

La masse salariale de la CDPQ à l’étranger (le nombre d’employés se trouve entre parenthèses)

  • 2014 : 7,2 millions (26)
  • 2015 : 16,6 millions (50)
  • 2016 : 25,1 millions (574)
  • 2017 : 38 millions (94)
  • 2018 : 59,4 millions (133)
  • 2019 : 69,6 millions (160)
  • 2020 : 81,2 millions (175)