L’annonce du remboursement des clients d’Air Canada suscite le questionnement de clients d’autres transporteurs aériens au pays.

Ottawa a convenu cette semaine d’un plan d’aide pouvant atteindre 5,9 milliards avec le plus grand transporteur aérien au pays. Celui-ci inclut une entente de prêt de 1,4 milliard pour le remboursement des billets.

Les personnes qui ont acheté des billets d’avion entre le 1er février 2020 et le 13 avril 2021 et qui n’ont pu voyager en raison de la crise sanitaire et des restrictions en vigueur ont jusqu’au 12 juin pour faire une demande afin de récupérer leur argent.

Est-ce qu’on pourrait s’attendre à une entente semblable pour Air Transat et WestJet ? Cela serait fort probable, d’après Jacques Roy, professeur de gestion du transport à HEC Montréal.

« Chaque cas est particulier, nuance-t-il, mais ce serait très étonnant que le gouvernement n’offre pas le même genre de prêt à Transat ou à WestJet. »

Et selon lui, même s’il ne s’agissait pas nécessairement de prêt dédié comme pour Air Canada, on pourrait du moins s’attendre à un règlement qui permettrait un remboursement aux clients.

Le gouvernement de Justin Trudeau a maintes fois évoqué que toute forme d’aide à l’industrie aérienne serait conditionnelle au remboursement des voyageurs.

Les négociations en cours avec Transat, WestJet et Sunwing font partie d’un plan d’aide qui englobe plusieurs facteurs et ne concernent pas seulement le remboursement des billets, rappelle pour sa part le président-directeur général de Vol en retard, Jacob Charbonneau, qui admet recevoir beaucoup de questions à ce sujet sur son site web.

Tout comme M. Roy, il a bon espoir que d’autres transporteurs tels que Transat parviendront à une entente avec Ottawa, similaire à celle d’Air Canada.

M. Charbonneau fait cependant remarquer que le crédit de 1,4 milliard accordé à Air Canada se situe bien en dessous des 2,3 milliards en ventes de billets calculés à son plus récent trimestre.

« Est-ce qu’on s’attend à ce que ce ne soit pas tous les passagers qui demandent un remboursement et que certains préféreront garder leur crédit de voyage ? », se demande-t-il.

Il remet toutefois en cause le manque de mécanisme en place pour s’assurer que tous les passagers qui font une demande de remboursement puissent l’obtenir.

Il déplore également le fait que le processus ne soit pas automatisé et que c’est encore une fois au consommateur de faire une demande de remboursement, alors que plusieurs ont déjà probablement tenté l’expérience et se sont butés à un refus.

Il estime que de nombreux clients seront « échaudés à l’idée de recommencer cette démarche ».

Pour éviter qu’une telle situation se répète advenant une autre pandémie ou crise dans le futur, il propose un fonds d’indemnisation national pour soutenir l’industrie aérienne.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.