Nous venons de vivre un an de pandémie, un an de télétravail. Beaucoup d’entreprises ont dû se réinventer pour fonctionner de manière efficace du point de vue technologique. Mais rendre possible la tenue d’une rencontre interne ou d’une rencontre client par Zoom n’est pas nécessairement un gage de succès automatique. La transformation numérique s’est accélérée, mais est-ce que la gestion du changement du point de vue humain a suivi ?

Depuis une dizaine d’années, les entreprises se réinventent pour attirer une nouvelle génération de travailleurs. Aires ouvertes, horaires flexibles, tables de ping-pong sont au nombre des initiatives pour rendre une entreprise attrayante aux yeux des millénariaux et des écho-boomers.

Cependant, les services de ressources humaines, maintenant souvent appelés « culture et talent », sont encore perçus comme des centres de coûts, plutôt qu’un investissement. Si votre conseiller financier vous présentait un produit d’investissement générant un rendement de 500 % à 1000 % dans la prochaine année, hésiteriez-vous longtemps ? C’est pourtant ce que plusieurs solutions mieux-être en santé mentale proposent.

Dans la réalité actuelle où, télétravail oblige, l’engagement des employés est de plus en plus difficile à gagner, et le rendement, de plus en plus difficile à gérer, des réductions de budget en solutions visant le mieux-être des employés pourraient s’avérer une décision coûteuse. Nous croyons que dans le contexte actuel, il serait hautement bénéfique pour les entreprises de bonifier les couvertures d’assurance et de promouvoir l’utilisation de services de soutien psychologique ; bref, d’adapter leurs environnements de travail du point de vue humain, de même qu’ils ont dû, en toute urgence, être créatifs en matière de technologies lors de la première vague. Bien des employeurs font déjà preuve de leadership à cet égard.

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Selon Julien Héon, vice-président croissance et services de Haleo clinique, application pour le sommeil, les employeurs doivent faire plus d’efforts pour lever les barrières limitant l’accès aux services de soutien.

Plus précisément, on doit encourager les employeurs à faire plus d’efforts pour lever les barrières limitant l’accès aux services de soutien :

1. en augmentant les maximums de la couverture pour recours à un ou une psychologue (en moyenne de 800 $ par employé) ;

2. en enlevant ou en augmentant les maximums remboursables par séance ;

3. en élargissant les professions couvertes pour inclure le travailleur social et le psychothérapeute.

Les études sont unanimes. Les problèmes de santé mentale sont en hausse, et on en connaît depuis longtemps les impacts directs sur les organisations. Par exemple, dans notre domaine, soit celui du sommeil, un individu aux prises avec un trouble de l’insomnie sera absent en moyenne 10 jours par année, et verra son insomnie hypothéquer annuellement sa productivité de 45 jours en moyenne. On sait que plus d’un Canadien sur deux éprouve des symptômes d’insomnie, dont deux sur trois atteints de troubles de santé mentale.

Les symptômes de troubles psychologiques peuvent être nombreux, mais souvent, parmi les premiers indicateurs de la maladie mentale, figurent les troubles du sommeil. Savoir déceler et traiter les troubles du sommeil chez les travailleurs pourrait prévenir des complications et augmenter la productivité. Les employeurs doivent s’assurer d’offrir à leurs employés de l’information, des outils de dépistage et l’accessibilité à des traitements en matière de troubles du sommeil.

La vaccination progresse, mais la troisième vague nous rappelle rapidement que nous en avons encore pour plusieurs mois avant un retour à la normale. Vous, l’employeur, qui avez investi dans la modernisation de vos installations pour attirer le talent, dans vos outils technologiques pour faire face au confinement, investissez dans votre actif au plus haut potentiel, la santé mentale de vos employés !