(Copenhague) Le danois Maersk, le plus grand armateur au monde, et l’allemand Hapag-Lloyd, ont annoncé jeudi qu’ils étudiaient la possibilité de contourner le continent africain pour éviter le canal de Suez, bloqué par un porte-conteneur géant.

Cette option rallongerait toutefois considérablement le temps de transport de leurs navires.

Le porte-conteneur Ever Given, long de 400 mètres, s’est échoué dans la nuit de mardi à mercredi et empêche le passage par cette route commerciale clé, entraînant une congestion de plusieurs dizaines de navires aux deux extrémités du canal.  

PHOTO MARINE TRAFFIC, VIA REUTERS

Cette saisie d’écran d’une carte interactive montre une congestion de plusieurs dizaines de navires aux deux extrémités du canal.

Son sauvetage pourrait prendre des jours voire des semaines, ont mis en garde jeudi des experts. Une situation qui pousse les transporteurs à chercher d’autres options possibles.

« Nous suivons de près les opérations de sauvetage et nous étudions actuellement toutes les alternatives possibles », a déclaré à l’AFP Concepcion Boo Arias, porte-parole de Maersk, dans un courriel.

« Jusqu’à présent, neuf porte-conteneurs de Maersk et deux navires partenaires sont ancrés dans la zone en attendant la réouverture du passage », a-t-elle précisé.

Et d’ajouter que « l’impact sur la chaîne d’approvisionnement mondiale » dépendra de la durée pendant laquelle « la route restera impraticable. »

Basé à Hambourg (nord de l’Allemagne), Hapag-Lloyd, un des autres armateurs les plus importants au monde, a déclaré « évaluer des déviations de navires » passant « autour du Cap de Bonne-Espérance », dans une note à ses clients.  

« Nous n’avons pas d’indication claire que quand le navire sera remis à flot », ajoute l’entreprise, dont cinq bateaux sont actuellement affectés par le blocage.  

Trait d’union entre l’Asie et l’Europe, le canal de Suez réduit fortement les distances : 6000 km de moins entre Singapour et Rotterdam par exemple, soit une à deux semaines de temps de trajet gagné, par rapport à un contournement de l’Afrique.

Il concentre environ 10 % du commerce maritime international, selon les experts, et près de 19 000 navires l’ont emprunté en 2020. Mais le canal a aussi connu plusieurs guerres et des années d’inactivité.