(Montréal) Alors que depuis le début de la pandémie de COVID-19, le milieu de la santé a été durement éprouvé, d’abord par le manque d’équipement, puis par les quelque 8000 travailleurs absents, ce secteur de la santé est considéré comme présentant un risque « faible » en matière de santé-sécurité au travail, dans la plus récente réforme.

Cette réforme du régime de santé et sécurité au travail, qui revoit deux lois qui datent de 35 et 40 ans, doit être étudiée en commission parlementaire à compter de la semaine prochaine.

En vertu de la réforme présentée, les secteurs d’activité économique sont divisés en risques faible, modéré et élevé. Et, en fonction de ce niveau de risque, sont appliqués différents mécanismes de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

En conférence de presse mardi, le président de la FTQ, Daniel Boyer, s’est indigné du fait que la santé soit considérée comme un secteur à faible risque en matière de santé-sécurité au travail, alors qu’aujourd’hui, on parle justement de prévention des infections et que les travailleurs dans la santé sont particulièrement frappés.

« Surtout là, en temps de pandémie… Mais même quand on n’est pas en pandémie ! Le secteur de la santé est le secteur où il y a le plus d’accidents de travail. Donc, on comprend mal pourquoi c’est un risque faible », s’est-il indigné.

La FTQ revendique depuis des années que les quatre mécanismes de prévention prévus à la loi de 1979 s’appliquent à tous les milieux de travail, soit le représentant à la prévention, le programme de prévention, le programme de santé et le comité de santé-sécurité.

Français au travail

Pour les prochains mois en matière politique, la FTQ attend aussi de pied ferme la réforme de la Charte de la langue française promise par le ministre Simon Jolin-Barrette.

Le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, constate dans les milieux de travail des exigences de plus en plus fréquentes en matière de connaissance de l’anglais.

Le recul du français au Québec, « ça fait l’unanimité », martèle M. Bolduc. Il en veut pour preuve l’étude commandée pour l’Office québécois de la langue française, en août 2020, qui avait révélé que 40 % des entreprises avaient exigé ou souhaité que leurs employés aient des compétences en anglais, lors de leurs dernières embauches, et même 63 % à Montréal.

« S’il y a des gens qui disent qu’il n’y a pas de problème, et bien il y en a un problème. L’anglais prend de plus en plus de place. Il est demandé par les employeurs de plus en plus. Et ce n’est pas vrai que la langue de travail au Québec, c’est l’anglais. La langue de travail au Québec, c’est le français. Et il faut que ce soit dit haut et fort », s’est-il exclamé.