Le dividende versé par la Société des alcools du Québec (SAQ) a continué à croître au cours de l’exercice terminé le 31 mars, où elle a une fois de plus versé une indemnité de plusieurs centaines de milliers de dollars en raison d’un départ au sein de sa haute direction.

Vice-présidente aux ressources humaines entre 2006 et le 2 octobre dernier, Madeleine Gagnon a eu droit à 488 995 $, est-il indiqué dans le rapport annuel de la société d’État dévoilé mardi. En additionnant cette somme à son traitement annuel, celle-ci a vu sa rémunération globale s’établir à 732 000 $.

L’indemnité de départ versée à Mme Gagnon est plus élevée que les 436 992 $ obtenus par l’ex-président et chef de la direction Alain Brunet, qui a passé près de quatre décennies à la SAQ, dont cinq années aux commandes.

Le rapport annuel de la SAQ ne précise pas les circonstances entourant le départ de son ancienne vice-présidente aux ressources humaines et les modalités de son contrat lui permettant d’obtenir 488 995 $ à la suite de son départ.

« Mme Gagnon a travaillé à la SAQ pendant près de 15 ans, a souligné par courriel un porte-parole de la société d’État, Yann Langlais-Plante. Une allocation de transition lui a été octroyée conformément à son contrat de travail. Nous lui avons donc versé les sommes que nous lui devions. »

Il a ajouté que les pratiques de rémunération avaient changé et qu’il n’existait plus de contrats de travail prévoyant des allocations comme celle versée à l’ex-vice-présidente.

L’an dernier, la rémunération des cadres au sein des sociétés d’État avait été pointée du doigt par la vérificatrice générale Guylaine Leclerc, qui, dans un rapport, relevait plusieurs lacunes en demandant au gouvernement de procéder à un ménage.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le montant accordé à Mme Gagnon, a souligné Marie-Soleil Tremblay, professeure à l’École nationale d’administration publique, qui se spécialise notamment dans les questions de gouvernance.

« En matière de rémunération des hauts dirigeants, on voyait des choses en 2006 qu’on ne reverrait plus (aujourd’hui), a-t-elle souligné au cours d’un entretien téléphonique. Il est possible que le contrat négocié à ce moment lui donnait droit à un certain montant en cas de départ. »

En croissance

Même si elle s’est manifestée vers la fin de l’année financière, la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les résultats de la SAQ, qui a vu son bénéfice net grimper de 6,9 %, à 1,23 milliard. C’est la huitième année consécutive que le dividende de la société d’État a franchi la barre du milliard de dollars.

De leur côté, les ventes se sont établies à environ 3,5 milliards, en hausse de 6 %.

Si l’année en cours est teintée par le nouveau coronavirus, la SAQ ne signale à aucun endroit si elle sera en mesure d’atteindre la cible du dividende de 1,25 milliard fixée par Québec dans le dernier budget pour l’exercice.

« Bien que nous ayons observé un certain transfert des ventes aux titulaires de permis vers notre réseau de succursales, celles-ci ne compensent pas pour les pertes associées à la fermeture des restaurants ou encore à la réduction des heures d’ouverture dans nos succursales », a expliqué M. Langlais-Plante, en ajoutant que plus de détails seraient fournis lors de la publication des résultats du premier trimestre.

Au cours d’une entrevue à La Presse canadienne, le mois dernier, la présidente et chef de la direction de la SAQ, Catherine Dagenais, avait laissé entendre qu’il y aurait une hausse des prix d’ici la fin de l’exercice puisque la société d’État avait absorbé diverses charges, notamment une hausse des droits d’accise et des taux de change.

En ce qui a trait à son quatrième trimestre, le bénéfice net de la société d’État a été d’environ 220 millions, alors qu’il avait été de 191,5 millions à la même période l’année précédente. Les revenus ont été de 698,5 millions, en hausse de 10,5 %.

Pour sa part, Mme Dagenais a vu sa rémunération globale s’établir à 512 495 $ au cours de l’exercice, ce qui tient compte d’un salaire de base d’environ 435 000 $.