La Caisse de dépôt détient maintenant 27,5 % de la cimenterie McInnis, en Gaspésie, un projet de la famille Bombardier-Beaudoin. L’an dernier, sa participation s’élevait à 39 %.

L’information se trouve dans un tableau à la page 176 du rapport annuel dévoilé en après-midi mardi. On y recense les différentes filiales de la Caisse et la hauteur de sa participation dans ses filiales.

Une note de bas de page indique que la Caisse conserve malgré tout le contrôle de la cimenterie puisqu’elle détient 50 % des sièges du conseil d’administration du commandité de SEC Gestion McInnis et qu’elle détient un vote prépondérant en cas d’impasse.

En 2018, Ciment McInnis était détenue à 67,8 % par la coentreprise Beaudier Ciment, le reste étant détenu par des actionnaires minoritaires, dont Investissement Québec. La Caisse détenait alors 57,3 % de Beaudier Ciment, ce qui lui donnait une participation indirecte dans la cimenterie de 39 % (57,3 % de Beaudier Ciment qui détient 67,8 % de McInnis).

En juillet dernier, la Caisse et son partenaire Beaudier ont remis 200 millions dans la cimenterie dans le cadre d’un refinancement de 500 millions. L’argent servait notamment à rembourser le prêt relais consenti par BlackRock en 2016. Investissement Québec n’y avait réinvesti aucune somme additionnelle. À la suite de ce refinancement, la structure du capital de McInnis a changé, avec la disparition de Beaudier Ciment. La Caisse détient maintenant directement des actions de la cimenterie.

Hausse des dépenses de 8 %

Les charges d’exploitation de l’institution financière sont passées de 585 à 630 millions en 2019, une augmentation des dépenses de 8 %, bien supérieure à l’inflation. Les salaires ont connu une inflation du même ordre, passant de 377 à 405 millions.

L’augmentation a été plus importante du côté de la rémunération des principaux dirigeants, un terme qui englobe les membres du comité de direction ainsi que les membres du conseil d’administration. La somme des émoluments qui leur sont versés est passée de 18 à 20 millions en un an, soit une hausse de 11 %.

La Caisse s’entiche de l’Europe pour ses placements privés

De 2014 à 2019, la portion des placements privés investie en Europe est passée de 18 à 29 % du portefeuille. Les dernières années coïncident avec le règne de Stéphane Etroy comme patron des placements privés. M. Etroy dirigeait la division de Londres. Il était mieux payé que le patron Michael Sabia. Il a quitté l’organisation en novembre dernier. Il a eu droit à toutes ses primes de fin d’année et à deux mois de salaire en 2020.

En 2019, ce portefeuille spécialisé a sous-performé son indice de référence. Il l’a toutefois battu sur cinq ans.

Cet attrait pour l’Europe ne se voit pas dans les autres catégories d’actif. La part du portefeuille global de la Caisse investi en Europe s’est maintenue à 14 % entre 2014 et 2019. Au cours de cette même période, la croissance annuelle du PIB réel américain (2,4 %) a surpassé celle des principaux pays européens : Italie (1,0 %), Allemagne (1,7 %), France (1,5 %) et Royaume-Uni (1,8 %).

À la Caisse, on souligne que la surpondération européenne ne date pas de 2019.

Principaux investissements au Québec

On assiste à une belle stabilité dans les participations de la Caisse dans les sociétés québécoises. Sur les dix plus importantes de 2018, neuf reviennent au palmarès cette année. Seul Plusgrade, leader mondial dans le domaine des solutions de surclassement pour le voyage, dans lequel la Caisse a investi 200 millions en 2018, a disparu de la liste.

Voici la liste des 20 principaux en 2019 : Alimentation Couche-Tard, Banque Nationale du Canada, Boralex, BRP, CDPQ Infra (REM), Ciment McInnis, Cogeco, CN, Dollarama, CGI, SNC-Lavalin, WSP Global, Industrielle Alliance, kdc/one, Lightspeed, Nuvei, Redevances Osisko, Stella-Jones, Trencap (Énergir) et Gildan.