Produits forestiers Résolu a tourné la page sur un exercice difficile en plongeant dans le rouge au quatrième trimestre, ce qui a déçu les analystes et fait dégringoler le cours de son action à la Bourse de Toronto.

Le titre de la compagnie forestière forestière s’est temporairement transigé à un creux annuel de 4,33 $, jeudi, sur le parquet de Bay Street, pour finalement clôturer à 4,40 $, en baisse de 60 cents, ou 12 %.

Au cours de la période de trois mois terminée le 31 décembre, Résolu a affiché une perte nette de 71 millions US, ou 79 cents US par action, comparativement à un bénéfice net de 36 millions US, ou 38 cents US par action, il y a un an.

La société a expliqué avoir été confrontée à une baisse des prix de vente de la pâte commerciale, du papier journal et spécialisé, alors que la reprise tarde à se faire sentir du côté des prix du bois d’œuvre.

« C’est une année qui a été très difficile alors qu’en 2018, les prix avaient été bons dans tous les secteurs, a expliqué le président et chef de la direction de la société, Yves Laflamme, au cours d’un entretien téléphonique. On dirait que tout a rapidement changé le 1er janvier 2019. »

De leur côté, les ventes sont passées de 932 millions US à 668 millions US. Les résultats ont été négatifs dans tous les secteurs d’activité, y compris celui du papier tissu, sur lequel mise Résolu pour accélérer sa diversification.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la perte nette de la compagnie établie à Montréal s’est chiffrée à 53 millions US, ou 59 cents US par action, par rapport à un bénéfice de 4 millions US, ou 4 cents US par action, au quatrième trimestre de 2018.

Les analystes tablaient sur des revenus de 706 millions US ainsi que sur une perte ajustée par action de 34 cents US, selon la firme de données financières Refinitiv.

Pour l’exercice, Résolu a perdu 47 millions US, ou 51 cents US par action, par rapport à un bénéfice net de 235 millions US, ou 2,52 $ US par action, en 2018. Ses ventes ont fléchi de 22 %, à 2,9 milliards US.

M. Laflamme croit qu’il sera possible de redresser la barre en 2020, puisqu’il croit notamment que le fond du baril a été atteint du côté de la pâte commerciale et que les signaux sont positifs du côté du bois d’œuvre grâce aux mises en chantier aux États-Unis.

Encore des tarifs

L’an dernier, Résolu a comptabilisé 162 millions US en droits compensatoires — dont 13 millions US au quatrième trimestre — imposés par les États-Unis sur les exportations de bois d’œuvre canadiennes. Dans le secteur du papier journal, une enquête antidumping en Inde pourrait aussi venir compliquer la tâche à la société.

L’industrie indienne a déposé une demande aux autorités commerciales de son pays, ce qui pourrait affecter les importations de papier journal en provenance de cinq pays, dont le Canada, et fait suite à l’imposition, l’été dernier, d’un tarif de 10 % sur toutes les importations de papier journal.

« L’Inde est devenue le plus important consommateur de papier journal, a souligné M. Laflamme. Cela n’aidera pas. On va voir jusqu’à quel point Résolu sera impliquée. La question, c’est quand on a moins de marge de manœuvre, qu’est-ce qu’on fait ? Il y aura peut-être d’autres décisions à prendre. »

En novembre, Résolu avait annoncé la fermeture de son usine d’Augusta, en Géorgie, pour une durée indéterminée, en raison du déclin de la consommation nord-américaine de papier journal.

Avec la pâte commerciale, le papier journal génère la principale partie des recettes de la compagnie, qui se penche sur l’avenir de ses sept usines dans ce secteur. En raison d’une diminution de la demande mondiale, les volumes expédiés ont fléchi de 13 %, ou 192 000 tonnes métriques, en 2019.