(Montréal) Une véritable « crise des conditions de travail » sévit dans les services publics, soutient la Centrale des syndicats du Québec.

Dans son allocution d’ouverture à l’occasion du conseil général de sa centrale, mercredi, la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, a comparé la situation actuelle dans les réseaux de l’éducation et de la santé au « syndrome de la chaudière percée ».

Elle affirme ainsi que le gouvernement réagit à la pièce, en investissant dans certaines mesures, mais sans s’attaquer à ce qu’elle appelle des « problèmes structurels ». Il en résulte que malgré certains pas dans la bonne direction, les problèmes de fond ne se résolvent pas, selon elle.

Elle cite en exemple l’appel au retour au travail lancé aux enseignants retraités, à cause de la pénurie d’enseignants. Or, « ça ne se bouscule pas aux portes », rapporte la présidente de la CSQ, qui représente quelque 120 000 membres dans le réseau de l’éducation.

Elle donne aussi l’exemple des surveillants en milieu scolaire, dont une petite partie seulement travaille à temps complet. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a récemment lancé une stratégie, Répondez présent, pour recruter de ces surveillants — entre autres titres d’emploi.

Le problème de fond des réseaux, argue-t-elle, vient de « l’austérité des dernières années », des sous-investissements répétés en santé et en éducation.

Le gouvernement Legault a toutefois recommencé à investir en santé, en éducation, en ajout de professionnels en éducation, notamment, et dans la formation de milliers de préposés aux bénéficiaires. Il a aussi lancé une campagne publicitaire pour recruter des travailleurs dans le milieu de l’enseignement.

Le gouvernement a également investi dans son projet des maternelles 4 ans et dans la rénovation de nombreuses écoles, en plus de l’achat d’outils technologiques pour faciliter l’enseignement à distance.

Contestation des arrêtés ?

Mme Éthier a également évoqué la possibilité que sa centrale conteste des arrêtés ministériels qui ont été annoncés pour suspendre l’application de certaines dispositions des conventions collectives, à cause de la pandémie.

« On travaille activement à l’élaboration d’un dossier devant les tribunaux pour contester ces arrêtés ministériels du gouvernement. » Elle y voit « une dérive autoritaire » qui a été poussée trop loin. « Il y a des limites à se servir de la pandémie à peu près pour tout et n’importe quoi », a tonné la dirigeante syndicale.

APTS aussi

Une autre organisation syndicale, l’APTS (Alliance du personnel professionnel de la santé et des services sociaux) a aussi dénoncé le peu d’avancement dans ses négociations avec Québec, elle qui représente des techniciens en radiologie, techniciens en laboratoire, des psychologues, travailleuses sociales et autres.

L’APTS parle carrément de « paralysie à la table de négociation » et affirme que cela « ridiculise » ses membres qui doivent affronter la crise sanitaire.