Le marché de la revente de la maison luxueuse se porte très bien en 2020. A contrario, le condo haut de gamme subit un affaiblissement de la demande. Des courtiers de Royal LePage Heritage s’inquiètent néanmoins pour l’année prochaine.

Signe que le marché de la maison cossue n’a pas ralenti malgré la COVID, il s’est vendu 22 maisons de plus de 4 millions dans la région montréalaise au cours des huit premiers mois de 2020 comparativement à 16 au cours de la même période en 2019.

Les courtiers Marie-Yvonne Paint et Tristan Bournot ont constaté la disparition des acheteurs étrangers, notamment chinois, mais ils insistent : la demande pour les propriétés de grand luxe à Montréal est essentiellement locale. Les Chinois, nombreux avant l’arrestation de la dirigeante de Huawei le 1er décembre 2018, se concentraient dans le segment des maisons de quartiers anglophones d’une valeur de 2 millions et moins et dans les condos du centre-ville destinés au marché locatif.

Pour ces courtiers de l’agence Royal LePage Heritage qui couvrent le centre-ville, Westmount, Outremont et Mont-Royal, le marché du grand luxe couvre les reventes de maisons de plus de 2,5 millions et celles des copropriétés de plus de 1,5 million.

Parlant du condo de luxe, la demande a ralenti cette année, concède le courtier Tristan Bournot. Le contexte de la COVID favorise les propriétés de grande superficie et disposant d’un jardin.

Des exceptions surviennent, cependant. Mme Paint vient de vendre une copropriété hors du commun en façade du parc Jeanne-Mance dans l’arrondissement Plateau Mont-Royal pour la somme de 4750 000 $. Il s’agit d’une somptueuse demeure convertie depuis en copropriétés. L’unité vendue à un prix recours pour le Plateau dispose d’une superficie de près de 4000 pieds carrés, réparties sur 3 niveaux, d’une terrasse de 1000 pieds carrés et d’un ascenseur privé.

Bien qu’elle se réjouisse de la résilience dont a fait preuve le marché de la maison de luxe jusqu’à maintenant, la courtière Marie-Yvonne Paint s’inquiète des répercussions de la COVID sur la santé financière des PME et sur celle de leurs dirigeants. Bon nombre d’entre eux figurent parmi les propriétaires de maison luxueuse. « La COVID est comme une bombe à retardement pour le marché immobilier, dit-elle. C’est l’année prochaine qu’on risque d’en subir les conséquences. »