Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

L’initiative : la reconnaissance

Comment donner des tapes dans le dos à l’ère du télétravail ? Patrick Lebire, directeur principal, développement, de Groupe Sélection, a trouvé une façon de le faire grâce à LinkedIn. Depuis quelques jours, on lit sur son profil, comme sur celui d’autres utilisateurs du réseau social, qu’un directeur de projet « dépasse les attentes » ou encore qu’une coordonnatrice « est un membre précieux » dans l’équipe. « C’est important pour moi de valoriser les gens avec qui je travaille, explique Patrick Lebire. Nous avons eu de la formation sur la mobilisation des équipes. L’employeur nous a outillés là-dessus. Et les #bravos sur LinkedIn font rayonner de tels gestes. » Cette reconnaissance est d’autant plus nécessaire depuis que la COVID-19 fait rage, selon M. Lebire. « Avant la pandémie, la valorisation passait par le contact humain, constate-t-il. Il faut établir des liens quand on ne se voit pas. C’est important de faire sentir aux gens qu’ils ont leur place dans l’équipe. »

Diversité : pour des produits inclusifs

PHOTO FOURNIE PAR GOOGLE

Annie Jean-Baptiste, chef de l’inclusion sociale dans les produits de Google

À l’heure où on demande aux organisations d’être plus inclusives en ce qui a trait à leur personnel, à la représentation de leur direction et de leur C.A., l’auteure Annie Jean-Baptiste estime qu’il est important de l’être aussi dans les produits qu’on crée et met en marché. Ainsi s’amorce son livre Building for Everyone : « Quand on a l’impression que les produits et services ne sont pas conçus pour nous, on se sent exclus, frustrés et déçus. On se sent ignorés par ceux qui font partie du processus de fabrication, écrit la chef de l’inclusion sociale dans les produits de Google. Les gens veulent sentir qu’on les voit et qu’on les entend, que leur background et leurs perspectives uniques sont pris en considération par les entreprises. » Mme Jean-Baptiste ajoute qu’il n’est pas suffisant de « vouloir » être inclusif. « L’inclusion doit être un élément-clé dans le design, le développement, les tests et le marketing des produits pour s’assurer que les différences entre les utilisateurs sont prises en compte. »

(Source : Building for Everyone : Expand Your Market with Design Practices from Google’s Product Inclusion Team, d’Annie Jean-Baptiste)

Le constat : jeunes et en burn-out

À l’orée d’une belle carrière, ils sont déjà épuisés. Selon une étude anglaise de The Office Group, l’âge moyen des épuisements professionnels se situe à 32 ans. La COVID-19, qui a poussé les gens en télétravail, n’est pas étrangère à cette donnée. Le tiers (31 %) des répondants se sentent obligés de travailler encore plus fort, comme ils sont à la maison. Un peu plus du quart des travailleurs (27 %) sont en manque d’interactions quotidiennes en personne. Selon 39 % d’entre eux, ils ne prenaient déjà pas assez de congés avant la pandémie. Pour combattre le stress et la fatigue, le cinquième des répondants avouent faire du yoga et de la méditation… et aimeraient bien que leur employeur offre de telles classes comme avantages sociaux.

(Sources : The Guardian et StudyFinds)

La citation

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Manon Brouillette, membre du C.A. de la Banque Nationale et ancienne présidente et chef de la direction de Vidéotron

Quand on devient un leader, le caillou qu’on tient dans nos mains et qu’on représente forme un cercle lorsqu’on le jette à l’eau. Un cercle aussi grand que notre équipe. Lorsque vous devenez un gestionnaire senior dans votre organisation, ce caillou crée un cercle encore plus grand que ce que vous pensez, que vous en soyez conscients ou non.

 Manon Brouillette, membre du conseil de la Banque Nationale et ancienne présidente et chef de la direction de Vidéotron

(Source : Propulsez votre équipe, de Cloé Caron, présidente fondatrice d’o2 Coaching, auteure et conférencière)

Le chiffre : de 30 à 180

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Codsi, présidente-fondatrice de La Gouvernance au Féminin

C’est le nombre d’années qu’il faudra au Canada pour atteindre la parité hommes-femmes sur les plans économique, social, politique et dans les directions d’entreprise, selon des rapports du McKinsey Global Institute (The Power of Parity : Advancing Women’s Equality in Canada) et du Forum économique mondial (Mind the 100 Year Gap) qui ont inspiré une campagne publicitaire de La Gouvernance au Féminin. « Je n’ai pas l’impression que les gens en ont conscience, dit sa présidente fondatrice Caroline Codsi, devant ces chiffres qui frappent l’imaginaire. On continue de dire que ça va se faire naturellement, que les femmes sont déjà partout. Mais les progrès sont très lents et la pandémie est en train de nous faire reculer à pas de géant. Il faut plus que jamais garder l’œil sur la balle pour progresser. Surtout quand on sait qu’il y a des impacts positifs sur l’accession à la parité, pour les entreprises par exemple, sur les plans financier, de la réputation et de l’attraction des clients. »

Le truc : retour à la routine

PHOTO LOREN ELLIOTT, ARCHIVES REUTERS

Le télétravail peut donner plus de liberté dans l’accomplissement des tâches de bureau et de la maison ! Mais même loin des yeux de leurs employés, il est impératif pour les patrons de prôner la routine dans le travail, selon Alex Soojung-Kim Pang, consultant et fondateur de la firme Strategy and Rest.

Le télétravail peut donner plus de liberté dans l’accomplissement des tâches de bureau et de la maison ! Mais même loin des yeux de leurs employés, il est impératif pour les patrons de prôner la routine dans le travail, selon Alex Soojung-Kim Pang, consultant et fondateur de la firme Strategy and Rest. Selon lui, la routine, couplée à des horaires de travail plus courts (quatre jours par semaine, six heures par jour…), permet le bonheur au travail, une vie plus équilibrée et des journées plus productives, grâce à des réunions plus ciblées, écourtées et efficaces. La clé serait de bâtir les journées selon les niveaux d’énergie des employés, d’encourager le travail qui demande beaucoup de concentration le matin, par exemple. « Nous pensons à tort que la routine est l’ennemie de la créativité, écrit-il dans le Financial Times. Mais la routine bien planifiée peut en être le moteur. »

(Source : Financial Times)