(Ottawa) La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) recevra un nouveau nom dans les mois à venir, afin de mieux refléter son nouveau mandat.

Le dirigeant de la société de la Couronne affirme que son nom datant de plusieurs dizaines d’années met trop l’accent sur le financement de l’accession à la propriété et évoque trop peu l’abordabilité du logement.

En entrevue avec La Presse canadienne, Evan Siddall a déclaré qu’un changement de nom permettrait de mieux s’arrimer avec le présent et l’avenir de la société.

Le gouvernement libéral a fait de l’agence un superviseur clé de la Stratégie nationale du logement, qui comprend des dizaines de milliards de dollars en financement fédéral, provincial et privé.

Une loi fédérale serait nécessaire pour un changement de nom officiel, mais M. Siddall dit que cela n’empêchera pas l’organisation d’utiliser un nom commercial.

Le nouveau nom fera l’objet de consultations auprès des 2000 employés de la société.

« Je ne blâmerais pas les autres pour la façon dont ils nous perçoivent, car les seules personnes qui contrôlent cela, c’est nous », a indiqué M. Siddall jeudi.

Il a dit que le mot « hypothèque » dans le nom actuel indique que la SCHL est une institution financière, ce qui est en partie vrai. Mais il néglige son objectif d’aider les gens à se payer un logement, que ce soit par l’achat, la location ou un programme de logement social.

« Nous avons examiné la question de savoir ce qu’est notre marque, si nous pouvions utiliser quelque chose de différent même sans changement législatif, a-t-il expliqué. Ce sont toutes des choses que nous avons examinées et que je pense, en fait, que nous devrions faire et nous en avons parlé assez ouvertement dans (la société). »

L’an dernier, la SCHL s’est fixé l’objectif ambitieux de fournir à tous les Canadiens des logements qu’ils peuvent se permettre et de répondre à leurs besoins d’ici 2030.

La pandémie de COVID-19 a compliqué ces plans.

La SCHL a annoncé la semaine dernière qu’environ 1 milliard de dollars de paiements hypothécaires avaient été différés chaque mois pendant la pandémie. Le rapport annuel de l’agence sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels indique également que moins de Canadiens sont susceptibles de faire leurs versements hypothécaires cette année par rapport à 2019.

M. Siddall estime que la pandémie a considérablement changé la façon dont les gouvernements considèrent le logement parmi les autres secteurs de l’économie.

« Les gens parlent toujours du moment actuel comme d’un point d’inflexion, a-t-il soutenu. Il y a maintenant un moment sur lequel les décideurs politiques réfléchissent et nous verrons ce qui se passera dans les semaines et les mois à venir, mais c’est certainement un moment comme celui-là. »