Dans ses plans de sortie de crise économique de pandémie, le gouvernement du Québec mise notamment sur des actions plus concertées entre ses divers moyens de représentation à l’étranger afin de dynamiser le commerce international et l’attrait d’investissement étranger dans l’économie québécoise.

« La crise de pandémie a accéléré le virage économique dans le réseau de délégations et des bureaux du Québec à l’étranger. Ils travaillent avec beaucoup plus de synergie avec Investissement Québec et le ministère de l’Économie et de l’Innovation, au lieu de travailler en “silos de béton” comme auparavant », a indiqué la ministre Nadine Girault, titulaire des deux ministères des Relations Internationales et de l’Immigration, lors d’une vidéoconférence tenue lundi par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

En écran simultané lors de cette vidéoconférence, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a aussi constaté les « relations plus fortes » qui se sont développées entre les gens de son ministère, ceux de la société d’État Investissement Québec et les représentants du Québec à l’étranger.

« Les gens des délégations comprennent mieux les secteurs stratégiques qu’on veut développer au Québec. Aussi, ils connaissent mieux les entreprises québécoises qui veulent et qui pourraient exporter davantage, a indiqué le ministre Fitzgibbon.

Par ailleurs, on attend à ce que les chefs de poste à l’étranger soient beaucoup plus proactifs avec les gens d’Investissement Québec, notamment, pour cibler dans leur région ou pays de représentation des secteurs et des entreprises considérés prioritaires pour l’économie du Québec.

Pierre Fitzgibbon

Parmi les “actions concertées” en préparation, la ministre Girault a fait état de “dizaines d’actions de positionnement” économique du Québec qui sont en voie de déploiement dans les trois régions prioritaires : l’Amérique du Nord (États-Unis et Mexique), l’Europe de l’Ouest et l’Asie.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La ministre Nadine Girault, titulaire des deux ministères des Relations Internationales et de l’Immigration

“Aux États-Unis, par exemple, nous avons neuf bureaux dans huit États qui comptent pour la moitié du PIB de l’économie américaine, où nous effectuons 70 % de nos exportations. Mais quand je regarde ça, je me dis qu’il nous reste 50 % du marché américain à exploiter. Et comment pourrait-on faire mieux avec le ministère de l’Économie et Investissement Québec ?”, a indiqué la ministre Girault.

Quant à l’arrimage de ces actions économiques à l’étranger avec les ambitions de “Produit au Québec” affirmées récemment par le gouvernement Legault, le ministre Fitzgibbon a dit ne pas y voir de risque de divergence entre les priorités exprimées et les moyens mis en œuvre.

Les efforts pour développer plus de production au Québec dans des secteurs-clés comme l’alimentation et les articles médicaux ne signifient pas une “fermeture de portes” avec les marchés internationaux.

Pierre Fitzgibbon

“Faut être réaliste. Avec le tiers du PIB et des emplois au Québec qui sont liés à l’exportation, et même 72 % des emplois dans le secteur manufacturier, l’accès aux marchés internationaux est essentiel à la prospérité du Québec.”

Par ailleurs, questionnée à propos de la politique d’immigration du gouvernement Legault durant la sortie de crise économique de pandémie, la ministre Nadine Girault a mentionné que la priorité allait au renforcement des efforts de “recrutement de talents” à l’étranger pour combler les besoins de certains secteurs-clés de l’économique.

Entre autres, “dès le mois d’octobre” selon la ministre de l’Immigration, une série de “missions virtuelles de recrutement avec des partenaires locaux de présélection” sont prévues dans des pays d’outre-Atlantique dont la France, la Tunisie et le Sénégal, ainsi qu’au Brésil et en Colombie en Amérique du Sud.