Les parties patronale et syndicale ont conclu une entente partielle, jeudi, quant à ce qu’il adviendra de certains des 477 conteneurs que l’Association des employeurs maritimes veut sortir du port, malgré la grève des débardeurs.

Mercredi dans la journée, la tension avait monté d’un cran, après que l’Association des employeurs maritime eut déclaré qu’elle voulait sortir 477 conteneurs du port et qu’elle était prête, pour y parvenir, à procéder à l’aide de cadres et de travailleurs de remplacement, si elle ne parvenait pas à s’entendre avec le syndicat des débardeurs en grève.

Le syndicat avait alors lancé un appel aux syndicats d’autres organisations pour manifester avec lui devant une installation du port, jeudi matin. Mais mercredi soir, le climat s’était apaisé et le syndicat avait annulé son appel à la mobilisation.

Les parties discutaient encore jeudi matin sans que rien n’ait filtré. Et jeudi en début d’après-midi, elles ont annoncé une entente partielle concernant ces 477 conteneurs.

La grève générale et illimitée des 1125 débardeurs du port de Montréal, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ, a débuté le 10 août dernier.

En vertu de l’entente qui est intervenue, « tout ce qui est dangereux ou lié à la COVID-19 sera sorti rapidement par des débardeurs », a fait savoir le SCFP.

Quant aux autres conteneurs parmi les 477, leur cas sera « étudié un à la fois, afin d’en juger le caractère urgent », a précisé le syndicat.

Du côté de l’Association des employeurs maritimes, on a confirmé une entente partielle « pour déplacer les conteneurs de produits contrôlés, la marchandise liée à la COVID-19 et décharger un navire de sucre ».

L’association patronale a ajouté que « les conteneurs de produits réfrigérés font encore l’objet de discussions et une décision commune sera prise incessamment » à ce sujet.

Il importe de souligner qu’un tribunal quasi judiciaire, le Conseil canadien des relations industrielles, a déjà statué sur les services essentiels à maintenir durant la grève. L’Association des employeurs lui avait demandé de déclarer que toutes les activités des débardeurs sont considérées comme des services essentiels. Mais le CCRI en avait décidé autrement, après avoir tenu plusieurs journées d’audiences, étalées sur plusieurs mois en 2019.

Le premier vote de grève des débardeurs relié au présent conflit date d’ailleurs de décembre 2018. Avant d’exercer leur droit de grève, ils attendaient cette décision du CCRI.

Le principal point en litige porte sur les horaires de travail, selon le syndicat.

Des associations d’employeurs et même des ministres des gouvernements du Québec et de l’Ontario ont demandé au gouvernement fédéral — de qui relève le port de Montréal — d’intervenir pour que le conflit se règle au plus vite, à cause de ses répercussions économiques.

Toutefois, la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, a réitéré sa confiance dans le processus de négociation en cours. Et les services de médiation du ministère sont disponibles au besoin.

Il faut dire que toute intervention du gouvernement fédéral dans un conflit de travail est devenue plus délicate depuis un arrêt de la Cour suprême du Canada, rendu en 2015, qui avait statué que le droit de grève bénéficie d’une protection constitutionnelle.