(Tokyo) Les grandes Bourses asiatiques ont clôturé en net recul jeudi malgré le rebond de la croissance chinoise au deuxième trimestre, les investisseurs ayant plutôt été sensibles à la consommation toujours convalescente en Chine et à la recrudescence mondiale du coronavirus.

L’indice composite de Shanghai a chuté de 4,5 % à 3210,10 points et celui de Shenzhen a dévissé de 5,2 % à 2144,25 points. À Hong Kong, l’indice Hang Seng a lâché 2 % à 24 970,69 points.

Les marchés chinois « avaient beaucoup progressé à court terme » ces derniers jours, aussi « beaucoup d’investisseurs ont pris des bénéfices », a commenté Yang Delong, économiste chez First Seafront Fund.

Bien que supérieur aux attentes, le rebond du PIB chinois au deuxième trimestre (+3,2 % sur un an, +11,5 % comparé au premier trimestre) n’a pas impressionné les investisseurs, d’autant que nombre d’analystes ont jugé ces chiffres trop beaux pour être vrais.

Les marchés ont en revanche mal accueilli la baisse surprise des ventes de détail en Chine en juin (-1,8 %), un signe indiquant que la consommation dans le pays n’est toujours pas rétablie.

La Bourse de Tokyo a aussi fléchi jeudi, dans une moindre mesure : l’indice vedette Nikkei a cédé 0,76 % à 22 770,36 points et l’indice élargi Topix a abandonné 0,66 % à 1579,06 points.

L’ambiance à Tokyo a été assombrie par l’annonce de plus de 280 nouveaux cas de COVID-19 dans la capitale nipponne, un nouveau record sur 24 heures pour la capitale japonaise depuis le début de la pandémie. De nouveaux records quotidiens ont aussi été enregistrés aux États-Unis.

Du côté des valeurs

JAPAN DISPLAY S’EST ENVOLÉ : le titre du fabricant nippon d’écrans plats LCD, important fournisseur d’Apple, a pris 8,33 % à 52 yens. Son directeur général Minoru Kikuoka a confié à l’agence Bloomberg que le groupe discutait avec certains de ses clients pour co-investir dans le développement d’écrans de nouvelle génération OLED (diodes électroluminescentes organiques).

JAPAN EXCHANGE ACCÈDE AU NIKKEI : le titre de l’opérateur boursier japonais Japan Exchange a bondi de 6,51 % à 2714 yens, après l’annonce mercredi de son entrée sur l’indice vedette Nikkei à compter du 29 juillet. Il remplacera Sony Financial, qui va être retiré de la cote après son récent rachat à 100 % par sa maison mère Sony.

KWEICHOW MOUTAI : le mastodonte de la distillation a plongé de 7,90 % à 1614,00 yuan « après que le média d’État, Le quotidien du peuple, l’a critiqué, disant que les alcools sont utilisés pour corrompre » indique Yang Delong, économiste en chef chez First Seafront Fund, ajoutant que « c’est un autre signal négatif qui a pesé sur le marché » chinois.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen était en très léger recul face au dollar vers 5 h 10, un dollar s’échangeant pour 107,03 yens contre 106,94 yens mercredi à 17 h.

Avant une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) sans grand suspense, la monnaie japonaise s’appréciait un peu par rapport à l’euro, qui valait 121,96 yens contre 122,03 yens la veille.

L’euro faiblissait aussi face au billet vert, à raison d’un euro pour 1,1394 dollar contre 1,412 dollar mercredi à 17 h.

Les prix du pétrole repartaient à la baisse jeudi, après être montés mercredi à leurs plus hauts niveaux en quatre mois, aidés notamment par un fort repli des stocks de brut aux États-Unis.

Selon Stephen Innes d’AxiCorp, les cours de l’or noir aussi encaissaient le repli-surprise des ventes de détail en Chine.

Vers 5 h 10, le prix du baril de brut américain WTI perdait 1,36 % à 40,64 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord se repliait de 0,94 % à 43,38 dollars.