Alors que la pandémie fait des ravages, la « Grande Reconstruction » est en marche. Maintenant plus que jamais, la collision entre l’industrie, les chercheurs, le gouvernement et les meilleurs talents du Québec est nécessaire afin de développer des solutions immédiates et des plans à long terme pour la reconstruction de notre économie.

Nous ne devons pas sous-estimer la capacité de nos plus brillants talents à apporter des solutions viables sur le marché pour un avenir prospère. Au Québec, nous disposons d’une ressource inexploitée : les scientifiques titulaires d’un doctorat.

Montréal est l’une des plus grandes villes étudiantes du monde. Cependant, seul un titulaire de doctorat sur 100 choisit de faire passer son idée du laboratoire au marché malgré le manque de débouchés dans le milieu universitaire. Boston compte le même nombre de doctorats dans les domaines des Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STIM), mais compte dix fois plus de start-up dirigées par celles-ci.

Si certaines initiatives comme le Programme québécois d’entrepreneuriat scientifique (QcES) et les programmes d’incubateurs universitaires font beaucoup pour exposer ces scientifiques à l’entrepreneuriat, il faut accompagner ceci d’outils de financement pour les aider à surmonter les incertitudes liées à la gestion d’une start-up. Il est difficile de créer une entreprise florissante, surtout dans le secteur des STIM où il faut parfois plus de trois ans pour arriver sur le marché et générer des revenus. Le financement du capital-risque a diminué de 10 % au premier trimestre de cette année et tombera probablement à 50 % d’ici la fin de l’année, et nous ne pouvons oublier que les voies traditionnelles se contractent autant.

L’écosystème québécois a besoin d’un mécanisme de financement à long terme pour permettre aux entrepreneurs scientifiques de franchir cette vallée de la mort, dans des catégories de financement non traditionnelles.

Notre gouvernement peut jouer un rôle de premier plan dans la création de nouveaux cadres de financement innovants pour nos start-up technologiques à croissance rapide. Cela est particulièrement vrai dans des domaines tels que la génomique, les sciences de la vie et l’intelligence artificielle, qui sont tous appelés à définir la révolution bioéconomique naissante.

Nous constatons un retard dans l’adoption par les PME québécoises de technologies émergentes comparativement à d’autres pays. C’est là qu’interviennent les start-up : elles sont agiles et peuvent rapidement s’adapter à des défis inattendus, travailler avec les PME et répondre aux besoins du marché.

Nous avons besoin de notre gouvernement pour accélérer la mise en place des zones d’innovation au Québec. Le premier ministre François Legault a initialement conçu cette vision. Nous devrions tous bénéficier d’un plan de relance économique qui encouragerait l’achat d’innovations bleues pour nos entreprises bleues – ce qui accélérerait la collaboration entre les entreprises québécoises établies et le secteur de l’innovation technologique.

Nous avons une occasion extraordinaire. Le Québec peut être un leader mondial en reconnaissant de nouvelles catégories d’innovation et en donnant à nos entrepreneurs scientifiques le tremplin financier pour mettre leurs idées sur le marché. Ce qui m’inspire en cette période de crise, ce sont les entrepreneurs scientifiques du Québec et du Canada qui tirent parti des technologies et adaptent leurs solutions pour lutter contre la pandémie.

Notre économie ne sera plus la même qu’il y a quelques mois. Les entrepreneurs scientifiques ont besoin que les gouvernements fédéral et provinciaux leur donnent une base stable grâce à des possibilités d’investissement ciblées. En retour, ils lanceront des entreprises québécoises qui créeront des emplois et contribueront de façon significative à une économie prospère et résiliente – la rapidité est essentielle.