(Paris) La confiance des chefs d’entreprise dans la croissance de leur chiffre d’affaires est tombée à son plus bas niveau depuis 2009, selon une enquête réalisée annuellement par le cabinet PwC.

Seuls 27 % des dirigeants d’entreprise se déclarent ainsi « très confiants » dans la croissance de leur entreprise au cours des 12 prochains mois, d’après le cabinet qui en a interrogé 1600 dans 83 pays en septembre et octobre derniers, et publie ses résultats à l’occasion du Forum économique mondial de Davos (WEF).

Les patrons sont désormais 53 % à anticiper un ralentissement de la croissance économique, alors qu’ils n’étaient que 29 % de cet avis l’an passé. A l’inverse, ceux qui prévoient une amélioration de la croissance ne sont plus que 22 %, contre 42 % l’an passé.

Les chefs d’entreprise français ne sont que 18 % à se déclarer « très confiants », mais ils sont plus nombreux à se dire « assez confiants », à 62 % contre 45 % en moyenne à travers le monde.

« Cette année, le pessimisme des dirigeants continue de grandir et atteint un plus bas niveau comparable à 2009, au moment de la crise des subprimes », constate Bernard Gainnier, président France et Afrique francophone de PwC, cité dans un communiqué.

Selon lui, ce manque de confiance serait dû aux « conséquences politiques et sociétales encore mal comprises », des « enjeux climatiques », des bouleversements technologiques, de la « montée des inégalités », des « taux d’intérêt négatifs » ou encore du « vieillissement de la population ».

« Ce nouvel environnement bouleverse profondément les stratégies d’entreprises. Le prisme unique de la création de valeur au profit du seul actionnaire est remis en cause », estime M. Gainnier.

Le premier sujet d’inquiétude des patrons reste comme l’an passé la « réglementation excessive » dont 36 % se disent « extrêmement préoccupés », tandis que les conflits commerciaux progressent de la quatrième à la deuxième place.

« L’incertitude sur la croissance économique » progresse fortement, de la 12e à la 3e place, tandis que le « changement climatique et les dommages à l’environnement » n’arrive qu’à la 11e place avec 24 % de chefs d’entreprise « extrêmement préoccupés », contre 19 % il y un an.

Les entreprises françaises sont pour leur part avant tout freinées dans leur croissance par le déficit de compétences humaines, les conflits commerciaux arrivant en deuxième position, selon leurs dirigeants.