La volonté des centres commerciaux de diversifier leur offre en accueillant de nouveaux types de locataires se manifeste au Centre Rockland. Un supermarché IGA y est présentement en construction, a appris La Presse.

L’épicerie ouvrira ses portes dans un local situé sous la foire alimentaire et jouxtant le Linen Chest. Ce vaste espace du deuxième niveau a été occupé précédemment par le détaillant de vêtements Laura.

IMAGE FOURNIE PAR LE CENTRE ROCKLAND

Le futur IGA sera situé au deuxième niveau du Centre Rockland, sous la foire alimentaire, et jouxtera le Linen Chest (à la droite du plan).

Les travaux, d’une durée prévue de près de cinq mois, sont déjà commencés et doivent se terminer à la fin de septembre. Aucune affiche ne précise l’identité du futur locataire, jalousement protégée.

Le propriétaire du centre commercial, Cominar, n’a d’ailleurs pas voulu nous accorder d’entrevue sur le sujet. IGA, quant à elle, a confirmé son projet, mais n’a pas voulu donner de détails. 

60 ans après Steinberg

Pour le Centre Rockland, l’arrivée d’IGA marque le retour des chariots d’épicerie.

Les plus vieux se souviendront en effet que la chaîne Metro y était autrefois présente. Le supermarché a fermé ses portes en 1999, après sept ans d’activités. Auparavant, c’est l’enseigne Steinberg qui attirait les clients (de 1959 à 1992).

Dans les années 80, tous les grands centres commerciaux avaient un supermarché. Dans les années 90 et 2000, ils sont sortis parce qu’on était dans le pic de l’achalandage et qu’il manquait de stationnement.

Joël Paquin, consultant en immobilier commercial

Cominar a également accueilli, l’an dernier, un supermarché de la chaîne bio Avril dans son Centre Laval. Et au printemps 2016, la chaîne Super C a ouvert une succursale au Carrefour Saint-Georges, dans la ville du même nom, en Beauce (une autre propriété de Cominar). Le local avait auparavant abrité Target et Zellers.

Malgré ces exemples de réintégration des supermarchés dans les galeries marchandes, Joël Paquin ne voit pas une « grande tendance ». Leurs propriétaires, dit-il, préfèrent actuellement les restaurants pour « attirer et retenir les clients de façon régulière ».

Toujours plus de bouffe

Rockland a d’ailleurs investi 10 millions pour rénover sa foire alimentaire et y intégrer une offre plus haut de gamme. On y trouve depuis peu une quinzaine de restaurants, dont le Pastaga (du chef Martin Juneau) et le Liv.

« Les habitudes des consommateurs changent. Les gens veulent tout faire sous le même toit — magasinage, social, détente, épicerie, etc. — mais ils cherchent également à être surpris et à se faire proposer de la nourriture de qualité », avait indiqué à La Presse, en février, Manon Larose, vice-présidente, commerce au détail, chez Cominar, laissant présager le retour d’un supermarché à Rockland.

Aux Promenades St-Bruno, où l’ancien Target est encore vide, on travaille « sur l’idée d’un marché autour de l’alimentation, du bien-être et de la célébration de la nourriture locale qui deviendra une destination pour les gens de la Rive-Sud et de Montréal », nous a confié Brian Salpeter, vice-président principal, développement, portefeuille de l’Est du Canada, de Cadillac Fairview.

De plus, trois restaurants ouvriront dans l’ancien Sears de ce centre commercial. Les travaux sont en cours.

C’est sans compter le grand projet de 16 millions des Galeries de la Capitale, à Québec, baptisé Les Galeries Gourmandes. L’ouverture est prévue pour l’automne prochain, et on y trouvera une vingtaine de marchands et d’artisans locaux proposant notamment des saucisses, des beignets, des fromages et de la viande.

Au centre-ville de Montréal, le Centre Eaton accueillera une foire gastronomique Time Out Market mettant en vedette les mets de Normand Laprise (au Burger T !) et du duo composé de Charles-Antoine Crête et Cheryl Johnson (Montréal Plaza), entre autres. Inauguration prévue avant la fin de l’année.

« Plus de 30 % des consommateurs choisissent leur lieu de magasinage en fonction de l’offre alimentaire », rappelait Claude Sirois, président, centres commerciaux, Ivanhoé Cambridge, lors d’une conférence à la fin de juin.

— Avec William Leclerc, La Presse