L’absence d’une gare sur le terrain de vacant de la Société immobilière du Canada (SIC) au bassin Peel fera perdre jusqu’à 100 millions en redevances pour le Réseau express métropolitain (REM), estime le promoteur Devimco, qui convoite le terrain.


Son président Serge Goulet a présenté son mémoire aux commissaires de l’Office de consultation publique de Montréal peu après 15h jeudi. L’Office se penche sur l’avenir du secteur Bridge-Bonaventure qui englobe le bassin Peel entre autres. Le REM est essentiel à un développement durable du secteur Bridge-Bonaventure, a insisté le promoteur.


« Si on prend essentiellement le Silo No 5 et bassin Peel, on va dégager 100 millions de redevances de transport, a soutenu M. Goulet. Des 26 gares de tout le réseau, selon nos calculs, la gare du bassin Peel, sera de loin la plus payante et la plus rapidement payante. »


Le promoteur a demandé aux trois commissaires qui l’écoutaient de se pencher dans leur rapport sur l’aspect des redevances de transport au bassin Peel.


Un règlement exige le paiement par le promoteur d’une redevance de 10 $, indexé annuellement, par pied carré de tout nouveau bâtiment construit dans un rayon de 500 mètres d’une station REM, située au centre-ville, et d’un rayon de 1 kilomètre pour les autres stations. L’argent est versé au REM pour couvrir ses coûts d’exploitation jusqu’à concurrence d’une somme de 600 millions en 50 ans.

Densité plus généreuse demandée


Pendant sa présentation, Serge Goulet a insisté sur l’importance de recommander un développement multifonctions sur les terrains du bassin Peel et d’autoriser une densité permettant la construction d’immeubles de 15 à 17 étages, soit deux fois plus haut que ce que suggèrent d’autres groupes entendus à la consultation.


Selon lui, une densité plus généreuse justifiera au plan économique l’inclusion dans le développement de logements sociaux, l’aménagement d’espace vert et d’une école. Il a aussi indiqué aux commissaires qu’une telle densité lui permettra d’absorber les coûts estimés d’au moins 150 millions requis pour préparer le terrain à la construction. Il entend par là sa décontamination, sa desserte en services municipaux et le travail de pieutage pour compenser la faiblesse de la capacité portante du terrain, notamment. 


Devimco a une entente avec Claridge immobilier, de Stephen Bronfman, pour la construction d’un stade advenant le retour d’une franchise du baseball majeur à Montréal.


Mercredi, la Ville de Montréal a indiqué à La Presse vouloir ériger la station REM dans le quartier Griffintown, au nord du bassin Peel, pour desservir la population qui y habite déjà. L’endroit exact reste à préciser. Jeudi, à la consultation publique, les intervenants parlaient d’une gare dans les environs du bâtiment New City Gas, sur la rue Ottawa. La Ville et le REM gardent néanmoins la porte ouverte à la construction d’une seconde station plus au sud, si les besoins le justifient.

En mêlée de presse, M. Goulet n’a pas caché son agacement en réaction à la décision et la Ville et de la Caisse de dépôt. «Combien de redevances seraient générées pour une gare au New City Gas, alors que tout est développé ? Le calcul est simple, a-t-il répondu à sa propre question. Il pourrait en avoir deux gares:  une à bassin Peel et une à New City Gas. Chaque mois qui passe, la ou les gares qui vont arriver, les coûts explosent. Tout à l’heure, il ne sera plus possible de faire une gare dans les conditions normales. Le train va rouler 20h sur 24h. Il va rester 4h par nuit pour faire une gare. Le prix va être multiplié par dix ou plus. »

Opposition au baseball

L’idée de construire un stade sur des terrains appartenant à la Couronne est loin de faire l’unanimité à la consultation publique. Le Regroupement Information Logement - Pointe-St-Charles, qui passait quelques minutes après Devimco, s’oppose catégoriquement à la construction d’un stade.  Le secteur devrait être réservé, selon le porte-parole de l’organisme Hassan El Asri, à des logements sociaux et des équipements communautaires.