Finances personnelles, investissement, consommation... Une fois par mois, la chroniqueuse Stéphanie Grammond fait le tour des petites et grandes questions qui préoccupent les lecteurs de La Presse.

Votre fric en voyage

Vous avez été nombreux à me faire part de vos trucs et astuces pour éviter que vos dollars refoulent à l’étranger après la publication d’une de mes récentes chroniques sur l’argent en voyage.

Je profite donc de mon courrier des lecteurs pour transmettre ces bonnes idées. Parlons d’abord des cartes de crédit. La quasi-totalité prélève des frais de conversion de change de 2,5 % sur chaque transaction en monnaie étrangère. Mais il y a des exceptions.

C’est le cas des trois cartes MasterCard Brim Financial lancées en 2018. Elles sont toutes assorties d’un programme de récompenses. L’une d’entre elles ne comporte aucuns frais annuels. « Elle est super », assure Jacques.

En effet, il s’agit d’une excellente solution de rechange à la carte Infinite Passeport de la Banque Scotia et à la carte MasterCard HSBC World Elite qui ne prélèvent pas de frais de change non plus. Toutefois, ces cartes, qui comportent un programme d’assurance voyage, imposent des frais annuels de 139 $ et 149 $ respectivement.

De son côté, la carte World Elite MasterCard de Rogers n’a aucuns frais annuels et offre un programme d’assurance voyage. Il y a des frais de conversion de devises de 2,5 %, mais ils sont plus que compensés par la remise de 4 % sur les achats en monnaie étrangère. « Ça vaut vraiment le coup », affirme Marcel.

D’autres lecteurs m’ont parlé des cartes prépayées CIBC en devises étrangères. « Cette carte est un excellent moyen d’acheter vos euros avec un coût moyen super intéressant par des achats effectués périodiquement », estime Pierre.

« Ces cartes sont faciles d’utilisation et peuvent être réapprovisionnées facilement en ligne via l’application bancaire. C’est un moyen relativement peu coûteux et moins risqué que de transporter de grandes quantités d’argent liquide. Qu’en pensez-vous ? », demande Serge.

Effectivement, les cartes prépayées Intelli sont un peu comme les chèques de voyage des temps modernes. Elles sont offertes en dollars américains, en euros, en livres sterling et en pesos mexicains (la carte Visa prépayée CIBC conversion offre aussi 10 devises sur une même carte).

Mais quand on y regarde de plus près, les cartes Intelli imposent des frais de conversion de change de 2,5 % sur tous les achats, en plus de frais de 2,50 $US/2,25 euros si vous faites plus d’un retrait au guichet automatique par mois.

L’avantage, c’est que vous pouvez mettre de l’argent sur votre carte au moment où vous jugez le taux de conversion plus avantageux. Durant votre voyage, vous n’aurez pas à vous soucier des fluctuations de la monnaie.

Ce genre de carte peut être avantageux pour des jeunes qui n’ont pas de carte de crédit et pour les consommateurs qui ne veulent pas dépasser leur budget. Sachez qu’il existe d’autres marques de cartes prépayées adaptées aux voyages. Mais lisez bien les petits caractères, car les frais peuvent être salés.

Par ailleurs, les voyageurs qui veulent de l’argent sonnant et trébuchant doivent choisir avec précaution leur bureau de change.

« Après avoir utilisé Globex et Calforex, j’ai découvert deux maisons de change avec de bien meilleurs taux sur la Plaza St-Hubert », indique Jacques.

J’ai fait le test. Pour acheter 1000 $US, il fallait débourser 1368,90 $ chez Calforex, 1357,50 $ chez Globex 2000 et seulement 1342 $ chez LuckyChan.ca et Telephonezmoi.com. En allant à un de ces deux comptoirs de la rue Saint-Hubert, vous aurez donc au moins 25 $ de plus dans vos poches. Notez toutefois qu’ils n’échangent que l’argent comptant.

Les snowbirds connaissent bien l’entreprise torontoise Knightsbridge FX, qui offre un service de conversion de devises peu coûteux.

Marc, qui passe plusieurs semaines en Floride, l’utilise pour convertir une bonne somme lorsque le taux de change est propice. Ensuite, il paie toutes ses dépenses à l’aide d’une carte de crédit en dollars américains.

« Quand je reçois mon état de compte, je paie le solde de ma carte par internet. Sans frais. C’est le moyen le plus économique que j’ai trouvé afin d’arrêter de me compliquer la vie financière quand je voyage à l’étranger », dit-il.

Subventions pour les véhicules électriques

PHOTO FOURNIE PAR NISSAN

La Nissan Leaf 2019

« Faut-il s’inquiéter d’une disparition de la subvention de 8000 $ du gouvernement du Québec à l’achat d’une voiture électrique, comme en Ontario ? Est-ce qu’on devrait devancer notre achat ? »

— Marcel

« J’ai acheté une voiture Leaf et je n’en ai pas encore pris possession. Suis-je admissible à la subvention nouvelle du fédéral ? En attendant des échos précis, j’ai annulé mon contrat. Qu’en pensez-vous ? » – Angèle

Mercredi dernier, Ottawa a dévoilé les détails de son nouveau crédit de 5000 $ qui s’appliquera à partir du 1er mai aux véhicules zéro émission. On parle ici de véhicules électriques à batterie, à pile à hydrogène ou hybrides rechargeables à autonomie plus longue (ex. : Nissan Leaf, Volkswagen e-Golf).

Pour être admissible, le prix de détail du modèle de base doit être inférieur à 45 000 $ pour les véhicules électriques de six sièges ou moins, et à 55 000 $ pour ceux de sept sièges et plus.

Pour les véhicules de six sièges et moins, les modèles à prix supérieurs sont admissibles si le prix de détail final suggéré par le constructeur est inférieur à 55 000 $.

Les véhicules hybrides rechargeables à autonomie plus courte (ex. : Toyota Prius Prime) donneront droit à une incitation de 2500 $.

Le rabais sera offert directement chez le concessionnaire. Il s’applique tant à l’achat qu’à la location, mais uniquement pour des véhicules neufs.

Ce rabais s’ajoutera à celui qui est déjà offert par les provinces.

Dans son plus récent budget, Québec a d’ailleurs remodelé son programme Roulez Vert. À partir de l’an prochain (2020-2021), le rabais de 3000 $ qui s’applique présentement aux véhicules de 75 000 $ à 125 000 $ disparaîtra entièrement. Et pour bénéficier du rabais maximal de 8000 $, il faudra se procurer un véhicule de moins de 60 000 $, alors que la limite est de 75 000 $ en ce moment.

Par ailleurs, à l’issue d’un projet-pilote, Québec continuera d’offrir en 2019-2020 un rabais de 4000 $ à ceux qui achètent un véhicule électrique d’occasion de 75 000 $ et moins (1500 $ pour ceux de 75 000 $ à 125 000 $). À partir de 2020-2021, le cadeau de 4000 $ sera limité aux véhicules de moins de 60 000 $.

Au-delà du 31 mars 2021, les paramètres du programme seront révisés dans le cadre du plan d’action sur les changements climatiques.

Frais de gestion déductibles d’impôt ?

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Si vous possédez des fonds communs dans un compte non enregistré, vous recevez des feuillets fiscaux (T3, relevé 16) indiquant les revenus que vous avez touchés durant l’année (intérêts, dividendes, gains en capital, etc.). Il est important de les inclure dans votre déclaration de revenus, même si l’argent a été réinvesti dans l’achat de nouvelles parts du fonds.

« Maintenant qu’ils doivent être déclarés, est-ce que les frais de gestion des fonds communs de placement sont déductibles ? » – Francine

Depuis quelques années, les conseillers financiers ont l’obligation de fournir un rapport qui détaille tous les frais qu’ils ont touchés durant l’année, y compris la commission de suivi qui leur est versée directement par les familles de fonds communs de placement.

Auparavant, les investisseurs ne voyaient jamais passer ces frais puisqu’ils sont intégrés à même le produit. Maintenant qu’ils ont l’information, plusieurs se demandent s’ils peuvent déduire les frais de leurs impôts.

Il est vrai que les frais de gestion ou de garde de placements sont déductibles. Idem pour les honoraires versés à un courtier dans un compte non enregistré (hors REER, CELI, REEE, etc.).

Mais les frais de gestion des fonds communs ne le sont pas. Désolée !

Si vous possédez des fonds communs dans un compte non enregistré, vous recevez des feuillets fiscaux (T3, relevé 16) indiquant les revenus que vous avez touchés durant l’année (intérêts, dividendes, gains en capital, etc.). Il est important de les inclure dans votre déclaration de revenus, même si l’argent a été réinvesti dans l’achat de nouvelles parts du fonds.

En outre, il est crucial de conserver précieusement cette information. À la vente de votre fonds, il faudra ajuster votre prix de base pour tenir compte de l’impôt que vous avez déjà payé au fil des ans sur les distributions qui vous ont permis d’acheter de nouvelles unités. Si vous ne le faites pas, vous paierez l’impôt en double.