Le budget déposé mercredi par le ministre des Finances, Carlos Leitao met de côté bien des engagements gouvernementaux. Ceux du PQ, c'était prévisible, sont balayés de la table, mais des promesses de Philippe Couillard en campagne électorale sont aussi passées à la moulinette.

Le chef libéral avait promis d'augmenter de 1,5 milliard par année, pendant dix ans, les dépenses d'immobilisation. On restera à 9,3 milliards par année en moyenne, le même niveau que durant les dernières années. Cette année, Québec injectera 11,5 milliards en immobilisations, 300 millions de plus que ce qui était prévu avant les élections.

«On est réaliste. Le point de départ n'est pas le même» d'expliquer M. Leitao. La dette est plus élevée que prévu, à 190 milliards, et «on a atteint les limites de notre capacité d'endettement». Des projets comme le nouvel hôpital à La Malbaie, l'agrandissement de l'Hôpital de Verdun, l'urgence de l'Institut de cardiologie de Montréal, les réfections de l'échangeur Saint-Pierre, du pont-tunnel, de la Métropolitaine et le recouvrement de Ville-Marie restent à l'étape «à l'étude». Le projet de réfection de Maisonneuve Rosemont n'apparaît même plus dans la liste des projets.

Autre promesse libérale, les profits d'Hydro-Québec devaient être partagés également entre les dividendes au gouvernement et en baisse de tarifs aux abonnés. Le budget d'hier reporte cette promesse jusqu'à l'atteinte du déficit zéro. Québec s'attend à recevoir 150 millions de plus d'Hydro cette année.

Décision prévisible, le budget libéral fait table rase d'une série d'engagement du gouvernement Marois. On met de côté les promesses de budgets supplémentaires aux universités, des engagements du Sommet sur l'enseignement supérieur du début 2013. On met de côté aussi les annonces d'Agnès Maltais pour bonifier l'aide sociale.

Clé de voûte de la stratégie péquiste, la Politique économique et industrielle annoncée l'automne dernier est mise au rancart, libérant du même coup 300 millions d'engagements.

De la même manière, on envoie aux calendes grecques le programme d'assurance autonomie préparé par le gouvernement Marois, une facture de 100 millions de moins.