La dette publique de l'Espagne a atteint fin 2011 un record historique, représentant 68,5% du PIB, environ 7 points de plus qu'il y a un an (61,2%), selon les chiffres publiés vendredi par la Banque d'Espagne.

Le niveau de la dette espagnole, qui est au plus haut depuis le début de la série statistique en 1995, est bien supérieur à la limite fixée par le Pacte de stabilité de l'UE (60%), mais demeure environ 20 points en-dessous de la moyenne en zone euro (87,4% au troisième trimestre 2011).

Elle s'élève, fin décembre, à 734,961 milliards d'euros, ce qui représente 68,5% du PIB, un bond de plus de deux points en seulement trois mois (66% au troisième trimestre).

Le précédent gouvernement socialiste prévoyait pour fin 2011 une dette à 67,2% du PIB, avec pour objectif de la maintenir sous les 70% jusqu'en 2014. L'institut de statistiques européennes Eurostat tablait lui sur 69,6% en 2011, 73,8% en 2012 et 78% en 2013.

Le nouveau gouvernement de droite n'a pour l'instant pas donné de nouvel objectif en la matière.

La dette publique espagnole, en proportion du PIB, est en hausse continue depuis le premier trimestre 2008, où elle atteignait 35,8%, après plus d'une décennie de baisse, alors que le pays était en forte croissance avec des comptes publics excédentaires.

La situation des 17 régions autonomes est particulièrement préoccupante: fin 2011, leur dette cumulée atteignait 140,1 milliards d'euros, soit 13,1% du PIB du pays (contre 11,4% un an plus tôt), un record historique selon les chiffres de la Banque d'Espagne, tandis que celle des municipalités recule légèrement sur un an, à 35,4 milliards (3,3% du PIB).

Le fort degré d'autonomie des régions espagnoles est une source d'inquiétudes pour les marchés, qui craignent que leur endettement ne compromette l'objectif du gouvernement de réduire son déficit: ce dernier, qui a déjà dépassé de plus de deux points la limite fixée pour 2011 (8,51% du PIB contre 6% prévus), devra être ramené à 5,3% en 2012, puis 3% en 2013.

Mais l'administration centrale voit elle aussi sa situation financière empirer, avec une dette publique de 52,1% du PIB fin 2011, contre 46,4% un an plus tôt.