Le crédit à la consommation a bondi pour le deuxième mois d'affilée en décembre, selon des chiffres publiés mardi par la banque centrale américaine (Fed).

L'encours des crédits à la consommation dans le pays (2.498,3 milliards de dollars) a progressé de 9,3 % en rythme annuel et en données corrigées des variations saisonnières par rapport au mois précédent, indique la Réserve fédérale sur son site internet.

Cela ne marque qu'un très léger ralentissement par rapport à novembre, où la hausse du crédit à la consommation avait connu, selon la Fed, sa hausse la plus forte depuis novembre 2001, grâce à une progression de 9,9 %.

En volume, la progression a été de 19,3 milliards de dollars par rapport à novembre, indiquent les chiffres de la banque centrale, ce qui est plus de deux fois supérieur à la hausse médiane attendue par les analystes (8,5 milliards de dollars).

Selon la Réserve fédérale, la hausse de décembre traduit une accélération des crédits non renouvelables (prêts étudiants ou à l'achat d'une automobile principalement), dont la progression a atteint 11,8 %, du jamais vu depuis février 2005, et d'une progression des crédits renouvelables (essentiellement ceux contractés en payant par carte de crédit) de 4,1 %, soit moins de la moitié du rythme de novembre.

A partir des données fournies par la Fed, les analystes de Barclays Capital ont calculé que 80 % de la poussée des crédits non renouvelables avait été assurée par la progression de «la dette aux mains de l'État fédéral (essentiellement des prêts étudiants)».

Les chiffres de la Fed sont conformes à la tendance qui se dessine et qui montre «des banques davantage enclines à prêter aux consommateurs et une demande de crédit accrue de la part de ces derniers», note Cooper Howes, de Barclays Capital, pour qui le crédit à la consommation devrait «continuer» d'augmenter fortement «à mesure que se poursuivra l'amélioration du marché du travail».

Son confrère Gregory Daco, du cabinet IHS Global Insight, met néanmoins en garde contre les excès d'euphorie. En dépit des bons chiffres de l'emploi pour janvier, le chômage reste élevé, tout comme la dette des ménages.

Pour lui, «le tableau d'ensemble reste celui d'une reprise économique lente» pendant laquelle le crédit est «utilisé avec modération», ajoute-t-il.

Après s'être effondré pendant deux ans, le crédit à la consommation progresse de manière quasi continue aux États-Unis depuis octobre 2010. La Fed indique que sur l'ensemble de l'année 2011, il a rebondi de 3,7 %.