La chancelière allemande Angela Merkel a répété mardi son opposition à de nouveaux plans de relance pour contrer le ralentissement de l'économie mondiale, jugeant que c'était «une mauvaise idée de combattre les dettes avec de nouvelles dettes».

Les États-Unis ont appelé à plusieurs reprises déjà les Européens à stimuler leur économie, mais l'Allemagne notamment y est fermement opposée, mettant en avant la nécessité de redresser les finances publiques.

«Nous ne voulons pas de nouveaux programmes de conjoncture», a-t-elle asséné.

«L'un des programmes de conjoncture les moins coûteux serait de boucler le cycle de Doha», a aussi dit la chancelière, en référence aux négociations entamées il y a plus de dix ans par les pays de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les prochaines étapes de la libéralisation des échanges mondiaux. Les discussions sont au point mort depuis plusieurs années.

Les importants déficits et l'endettement de certains pays, notamment au sein de la zone euro, mais aussi des États-Unis, sont la source même de la crise actuelle, que la chancelière a qualifiée de «troisième phase» de la crise d'abord financière puis économique qui a démarré en 2008.

«Ce n'est pas une crise de l'euro, c'est une crise de la dette», a-t-elle martelé, devant un parterre d'industriels allemands. Le seul moyen de la combattre est de prendre le problème «à la racine», en remettant en ordre les finances publiques et les économies des pays concernés, a-t-elle dit.

«La façon de mener l'économie doit profondément changer», a-t-elle enjoint.

À cet égard Mme Merkel a exprimé son «respect absolu» pour la Grèce qui s'est lancée dans un ambitieux programme de réformes pour empêcher la faillite qui la menace. Le premier ministre grec Georges Papandréou s'était adressé lui aussi aux industriels allemands un peu plus tôt, et doit dîner avec son homologue allemande à la chancellerie dans la soirée.

La semaine est cruciale pour le sort du pays. Athènes a fait lundi de nouvelles promesses de réformes et d'accélération des privatisations, alors que les experts de la «troïka» (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne) chargée d'évaluer les progrès des réformes grecques doivent reprendre leur travail dans les prochains jours.

De leur avis dépendra le versement le mois prochain d'une sixième tranche d'aide consentie au pays par ses partenaires et le FMI, et sans lequel il ne pourrait plus faire face à ses échéances.