La croissance de l'économie britannique a fortement ralenti au printemps, ont confirmé vendredi des statistiques officielles, conformément aux attentes des économistes.

Le Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,2% seulement au deuxième trimestre par rapport au précédent, et est ressorti en progression de 0,7% sur un an, a détaillé dans un communiqué l'Office des statistiques nationales (ONS), confirmant son estimation initiale publiée un mois plus tôt.

Les économistes s'attendaient à une telle confirmation, d'après une note de la banque HSBC.

Comme il l'avait déjà indiqué en juillet, l'ONS a imputé ce fort ralentissement de l'économie à une série de facteurs exceptionnels, dont le mariage du prince William et de Kate Middleton, qui a donné lieu à un jour férié supplémentaire fin avril, réduisant l'activité des entreprises, et le séisme au Japon, qui a perturbé les chaînes d'approvisionnement dans l'industrie.

Par ailleurs, les perspectives pour la suite ne sont guères brillantes. D'après les économistes, la croissance britannique devrait en principe regagner un peu de tonus au troisième trimestre, les facteurs exceptionnels observés par l'ONS au printemps n'étant que temporaires, mais la conjoncture internationale et des facteurs internes pourraient contredire ces espoirs.

Mais, «avec des indicateurs avancés qui restent moroses et la tourmente récente des places boursières qui assombrit l'horizon, nous doutons fortement qu'une légère accélération de la croissance au troisième trimestre suffira à doper la reprise» durablement, a commenté Samuel Tombs, du cabinet Capital Economics.

«Avec une demande intérieure affectée par les mesures d'austérité et des exportations qui peinent en raison d'une croissance médiocre au sein des principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni, il est peu probable que la croissance s'accélère au troisième trimestre», a anticipé de son côté Chris Williamson de la société Markit, qui table donc sur une nouvelle croissance de 0,2% cet été.

Les piètres performances du PIB britannique interviennent sur fond de ralentissement général de l'économie mondiale, les marchés financiers redoutant de plus en plus un retour des pays développés dans la récession.

Par ailleurs, ces données donnent du grain à moudre aux critiques du gouvernement de David Cameron, qui rejette catégoriquement les appels de l'opposition à infléchir sa politique d'austérité drastique adoptée l'an dernier.

Le plan de rigueur britannique, le plus sévère mis en place dans les grands pays développés depuis la crise financière, vise à éliminer le déficit public d'ici 2015 au prix de coupes sombres dans les dépenses de l'État et des collectivités, conjuguées à des hausses d'impôts et à la suppression de plus de 300 000 postes dans le secteur public.