La politique de rigueur britannique reste globalement «appropriée», mais les incertitudes sur la croissance sont «considérables» et les autorités monétaires doivent être prêtes à agir si les circonstances l'exigent, a estimé lundi le Fonds Monétaire international.

Faisant un point actualisé de l'état du pays, le FMI a réaffirmé dans un communiqué que l'économie britannique était «en voie de redressement», mais a insisté sur «les défis» posés par la combinaison d'une croissance faible et d'une inflation élevée.

Dans son rapport annuel final sur la Grande-Bretagne, le FMI a confirmé les grandes lignes de ses premières conclusions livrées en juin, tout en insistant particulièrement sur la montée de «nombreuses incertitudes» liées à la fois à la crise de la dette dans la zone euro, à la difficulté du redressement budgétaire et à la volatilité des prix des matières premières.

Le conseil d'administration du FMI, où siègent les pays membres, a «salué les progrès enregistrés sur la voie du redressement de l'économie britannique», citant notamment la baisse du déficit public, qui devrait passer de 9,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011 à 7,9% en 2011 selon les projections de l'institution.

Le FMI a maintenu sa prévision de croissance de 1,5% pour cette année, qui est désormais supérieure à celle de la plupart des experts après la publication des dernières estimations officielles de la croissance (+0,2% au 2e trimestre). Le gouvernement table de son côté sur +1,7%.

Les membres du conseil d'admnistration du FMI ont néanmoins estimé «que les perspectives de croissance sont sujettes à des incertitudes considérables», soulignant que la politique monétaire «peut nécessiter un ajustement en cas de changement des conditions macroéconomiques».

La Banque d'Angleterre, qui maintient son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,5% depuis plus de deux ans, doit être prête «à accélérer le resserrement de sa politique», c'est-à-dire augmenter ce taux, «si la croissance et l'inflation surprennent par leur vigueur».

Dans le même temps, «une montée des indices sur une faiblesse de la demande qui conduirait à une stagnation de l'économie devrait conduire à une politique plus accommodante», qui pourrait passer par une relance du programme de rachats d'actifs de la BoE, dont le montant (200 milliards de livres, 314 milliards de dollars) a été épuisé en janvier 2010, poursuit le texte.

Le FMI prévoit comme la BoE que l'inflation, actuellement à 4,2% sur un an -soit plus du double de l'objectif fixé-, devrait redescendre sous le seuil de 2% «d'ici la fin 2012».

Enfin, le Fonds salue les mesures prises par le gouvernement pour mieux réglementer le secteur financier, mais estime que celui-ci «reste vulnérable» et doit encore être consolidé au vu de son poids dans l'économie britannique et mondiale.