L'agence de notation Standard & Poor's a annoncé mercredi qu'elle abaissait de deux crans, à CC contre CCC auparavant, la note de la dette de la Grèce, en raison du risque de défaut de paiement du pays.

Standard & Poor's a assorti cette note d'une «perspective négative», signifiant ainsi qu'elle envisage une nouvelle dégradation dans les mois à venir.

Dans un communiqué, l'agence estime que le nouveau plan d'aide à la Grèce de près de 160 milliards d'euros, sur lequel les dirigeants européens se sont entendus le 21 juillet, «équivaut à un défaut partiel» de paiement et se traduira «probablement par des pertes pour les créanciers privés».

Le classement de la Grèce en défaut de paiement devrait intervenir «à l'annonce de la mise en oeuvre de la restructuration de la dette» du pays, que S&P attend «au plus tôt» courant septembre.

Le nouveau plan de sauvetage européen prévoit une contribution des créanciers privés, via notamment un mécanisme dit de «rollover», dans lequel les investisseurs échangeraient volontairement leurs obligations grecques arrivant à échéance contre de nouvelles à maturité plus longue.

Cet échange implique des banques et fonds de pension membres de l'Institut de la Finance internationale (IIF), qui ont accepté la semaine dernière de contribuer à hauteur de 54 milliards d'euros sur trois ans, et 135 milliards d'euros sur dix ans.

Selon l'IIF, cette procédure devrait entraîner une perte de 21% pour les prêteurs privés, l'une des mesures prises à Bruxelles pour alléger l'énorme dette de la Grèce qui s'élève actuellement à quelque 350 milliards d'euros, plus de 150% du PIB.

La dégradation de la note grecque par Standard & Poor's relègue la dette d'Athènes à deux crans du défaut, selon les critères de l'agence.