Le gouvernement portugais a remis lundi son nouveau programme de stabilité et croissance au parlement, détaillant de nouvelles mesures d'austérité et révisant ses prévisions économiques en baisse, avec une contraction du PIB de 0,9% en 2011.

Le programme, déjà dévoilé dans ses grandes lignes le 11 mars, a d'ores et déjà été rejeté par l'ensemble de l'opposition qui a annoncé qu'elle voterait contre malgré la menace d'une démission du premier ministre José Socrates.

Le gouvernement socialiste minoritaire, qui prévoyait jusqu'ici une croissance de 0,2% du PIB cette année, anticipe une relance de l'économie en 2012 à 0,3% du PIB et 0,7% en 2013.

Le taux de chômage devrait continuer d'augmenter à 11,2% en 2011 avant de revenir à 10,8% l'année suivante.

Le niveau de la dette publique (82,4% du PIB en 2010) devrait encore s'alourdir en 2011 à 87,9% du PIB puis à 88,1% en 2012, avant de diminuer légèrement en 2013 à 87,4% du PIB.

Dans ce document de 67 pages, qui devrait être débattu mercredi au parlement, le gouvernement réaffirme sa «détermination à poursuivre une consolidation budgétaire sérieuse et exigeante» afin de garantir le respect de ses objectifs de réduction du déficit à 4,6% du PIB en 2011, puis à 3% en 2012 et 2% en 2013.

Pour y parvenir, il prévoit pour 2011 de nouvelles coupes budgétaires représentant 0,8% du PIB et, pour 2012 et 2013, un nouvel effort de consolidation représentant «environ 2,4% du PIB».

À partir de 2012, le gouvernement entend «suspendre l'indexation automatique des retraites tout en maintenant l'actualisation modérée des pensions les plus basses».

Une «contribution extraordinaire de solidarité» sera également appliquée aux retraites supérieures à 1500 euros (2088$), alignée sur la réduction des salaires dans l'administration publique qui ont baissé de 5% en moyenne en 2011.

Du côté des recettes, le gouvernement prévoit d'encaisser 5,58 milliards d'euros (7,77 milliards de dollars) d'ici 2013 dans le cadre du programme de privatisations déjà prévu, auquel s'ajoutera «l'ouverture du capital de nouvelles entreprises» qui n'ont pas été précisées.

Il annonce également son intention de «réviser les bénéfices et déductions fiscales, rationaliser la structure des taux de TVA et actualiser certains impôts spécifiques sur la consommation».

Enfin, parallèlement à la consolidation budgétaire, le gouvernent s'engage à «approfondir les réformes structurelles déjà engagées pour la modernisation du pays et la compétitivité de l'économie», en particulier dans les domaines du marché du travail, de l'énergie, des transports, de la santé, de la justice de l'éducation, etc.

En matière d'emploi, le programme prévoit notamment une révision des conditions de licenciement, ainsi qu'une limitation de la durée et du montant des indemnités de chômage.