«Tout le monde fouille dans le sac de chaussettes pour essayer de former une bonne paire.»

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Le président et chef de la direction d'Osisko, Sean Roosen, résume ainsi la chasse de sa société - et de ses concurrents - cette semaine au congrès de l'Association des prospecteurs et développeurs du Canada (PDAC). La minière montréalaise veut mettre la main sur des projets aurifères supplémentaires, mais ses critères sont très précis, et la compétition est très forte. D'où l'analogie vestimentaire utilisée par son président.

«J'ai des équipes qui font le tour du congrès pour savoir s'il y a quelque chose de nouveau, et comment vont les projets qu'on a sur notre liste», dit M. Roosen.

Osisko termine actuellement la production de la mine Canadian Malartic, en Abitibi, et développe le projet de Hammond Reef, en Ontario. Elle veut ajouter d'autres projets basés sur un modèle d'exploitation à ciel ouvert, donc à fort tonnage et faible teneur. Les projets doivent être dans des États favorables et avec un accès facile à l'électricité.

«Ce doit être des projets de classe mondiale, précise Sean Roosen, en entrevue avec La Presse Affaires dans les bureaux torontois de l'entreprise. Nous ne sommes pas vraiment équipés pour gérer de petits projets.»

»Le temps d'être vigilant»

À la fin de 2010, Osisko était la 16e société minière en importance sur le TSX, avec une capitalisation boursière de 5,5 milliards de dollars. Alors que les fusions et acquisitions se multiplient dans le secteur minier, et que Canadian Malartic deviendra dans quelques mois la plus grosse mine d'or à ciel ouvert du pays, il peut sembler surprenant qu'Osisko ait pu conserver son indépendance.

«On a démontré que c'est une équipe capable de passer de l'exploration jusqu'à l'opération, souligne M. Roosen. On est en train d'obtenir les bénéfices promis et les actionnaires nous soutiennent.»

Selon M. Roosen, la meilleure défense de l'entreprise réside dans le prix de l'action, qui s'échangeait hier à 14,27$.

«Mais s'il y a arrêt de construction, l'action pourrait baisser et on deviendrait plus faible, dit M. Roosen. Dans la transition vers l'entrée en production, c'est le temps d'être vigilant si on veut garder cette société québécoise.»

Problèmes de bruit

M. Roosen évoque les problèmes survenus dans les dernières semaines à Malartic. Osisko a dû cesser les travaux de construction de nuit, incapable de respecter les normes de bruit. La semaine dernière, elle a même indiqué qu'elle allait peut-être devoir cesser tous les travaux.

Mais une entente avec les citoyens concernés lui permettra sans doute d'élargir la zone tampon entre la ville et la mine. Et une entente temporaire avec le ministère de l'Environnement lui permet également de poursuivre les activités de jour.

«On continue de mettre en place les mesures d'adaptation, explique Sean Roosen. Quand on est encore haut dans la fosse, c'est plus difficile. Plus on creusera, plus ça deviendra gérable.»

Osisko veut lancer la production commerciale à la mi-mai. Sean Roosen n'est pas encore en mesure de dire si l'arrêt des opérations nocturnes affectera l'échéancier.