Des frais peu élevés, beaucoup de transparence, la souplesse de négociation, la liquidité et la diversification. Voilà autant de raisons qui expliquent la popularité sans cesse grandissante des fonds négociés en Bourse (FNB), explique Alain Desbiens, vice-président pour le secteur des FNB chez BMO Groupe financier.

Essentiellement, un FNB est un fonds de placement à capital variable, c'est-à-dire que son encours varie en fonction des achats et des ventes. Il se négocie en Bourse. Ainsi, l'investisseur achète ou vend des FNB de la même façon que s'il s'agissait d'actions.

Comme ils sont inscrits à une Bourse, les FNB sont faciles à négocier en tout temps. Il est aussi possible de vérifier la composition de son portefeuille. «Les investisseurs apprécient cette transparence lorsque les marchés deviennent très volatils», dit M. Desbiens.

Les FNB visent généralement à reproduire le rendement d'un indice en particulier, sur le marché des actions, des obligations, des métaux ou des matières premières.

Par exemple, l'investisseur qui détient le FNB XIU, le plus répandu au Canada, verra son titre fluctuer au même rythme que l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto. Étant principalement des fonds indiciels, les FNB ont des frais de gestion très bas comparativement aux fonds communs de placement gérés activement.

Même si le phénomène des FNB peut sembler relativement récent pour plusieurs, le concept est apparu il y 20 ans lors du lancement des parts liées à un indice (index participation shares) qui visaient à reproduire l'indice S&P 500. Les parts liées à l'indice de la Bourse de Toronto (surnommées TIPS) ont commencé à être négociées en 1990 sur le parquet torontois.

Mais ce n'est qu'à la fin des années 90 que les FNB ont vraiment commencé à se multiplier. À la fin de l'année 2010, on comptait 2459 FNB négociés sur 46 Bourses partout dans le monde. L'actif sous gestion atteignait 1300 milliards, en hausse de 26% durant l'année.

Croissance au Canada

À la Bourse canadienne, on trouve 157 FNB. L'actif sous gestion a augmenté de 34% durant l'année 2010 pour atteindre 38 milliards. «Nous sommes en présence d'une tendance lourde», assure Alain Desbiens.

Le Canada n'échappe sûrement pas à cette tendance. Même qu'une banque est devenue depuis l'an dernier productrice de FNB.

Jusqu'alors, on comptait trois institutions émettrices: Barclay's avec la série iShares, Claymore Investments et Horizon BetaPro. Mais lorsque la société américaine BlackRock a acheté le groupe iShares de Barclay's, les spécialistes de l'unité canadienne de Barclay's ont été embauchés par BMO Groupe financier pour lancer la série de FNB BMO. Les sept premiers fonds ont été lancés en février 2009. Il en existe maintenant plus de 30.

Plusieurs de ces fonds couvrent le marché américain ainsi que les marchés émergents. Mais la plupart de ces fonds sont couverts en dollars canadiens, si bien que les variations de taux de change n'auront pas d'impact sur les rendements.

Choisir ses titres

Les FNB offrent des occasions de diversification formidables, surtout au niveau international, explique Guy Côté, vice-président et gestionnaire de portefeuilles chez Financière Banque Nationale.

Les investisseurs peuvent ainsi investir partout dans le monde et dans la majorité des secteurs économiques, et ils peuvent le faire avec ou sans risque de devises. «Si vous désirez profiter de l'essor économique en Chine, vous pouvez y investir facilement grâce aux FNB, même si vous ne connaissez pas les entreprises», dit le gestionnaire de la Financière. Les FNB sont l'outil idéal pour la diversification régionale et sectorielle, selon lui.

Mais pour ce qui est des investissements au Canada, il préfère choisir lui-même les titres qui composeront le portefeuille. «Les FNB demeurent des investissements passifs», dit-il.

Les gens qui connaissent bien l'économie canadienne peuvent obtenir de meilleurs rendements de leurs investissements canadiens en bâtissant eux-mêmes leur portefeuille, selon lui.