Cette année, ce ne sera vraiment pas facile de faire de l'argent avec ses placements REER.

La conjoncture financière joue littéralement contre les épargnants investisseurs.

Voyons cela de plus près.

La Bourse est devenue hautement vulnérable en raison de la spectaculaire hausse enregistrée en 2009. Le marché obligataire risque pour sa part de nous faire subir pour une rare fois des pertes... On attend le premier signal d'une inévitable remontée des taux d'intérêt.

Il nous reste les placements sûrs, à revenu d'intérêt. Pas de chance.

Là aussi, les perspectives ne sont guère encourageantes, encore moins stimulantes.

Les institutions financières se montrent chiches au possible. Elles n'offrent qu'un rachitique rendement en attendant la décision de la Banque du Canada de remonter son taux directeur.

CELI ou REER?

Mais tout d'abord, réglons une fois pour toutes «la» question de l'heure en matière de placements: faut-il privilégier le CELI ou le REER?

Selon moi, le CELI devrait être complémentaire à notre REER.

Cela laisse présager que la priorité demeure le REER où on a avantage à y investir le maximum de nos épargnes, jusqu'à la limite permise en fonction des droits de cotisation déterminés annuellement par Revenu Canada.

Les plus riches peuvent y investir jusqu'à un plafond de 22 000$ l'an.

Pourquoi favoriser le REER? Tout simplement parce qu'il nous procure d'alléchantes économies d'impôt. Évidemment, comme il s'agit d'un régime de report d'impôt, le fisc nous attend à la retraite. Pas grave.

Je tiens à vous rappeler que les entreprises se fendent en quatre pour reporter le plus possible l'impôt à payer. Si c'est fiscalement bon pour les entreprises, je présume que c'est aussi le cas pour le commun des contribuables.

De toute façon, la majorité des contribuables disposeront à la retraite d'un revenu inférieur à leur revenu actuel. Par conséquent, les retraits des revenus accumulés dans le REER seront un jour imposés à un taux combiné fédéral/provincial inférieur à aujourd'hui.

De l'impôt à économiser

Une parenthèse s'impose ici. Le REER demeure prioritaire en autant que votre revenu est suffisamment élevé pour avoir de l'impôt à... économiser.

Après toutes les déductions permises, si vous n'avez pas d'impôt à payer, oubliez le REER. Vous allez y geler vos épargnes inutilement.

Le CELI est de toute évidence un bon véhicule de placement puisqu'il est très flexible.

Il nous permet d'y injecter jusqu'à 5000$ par année. Les revenus (gains en capital, intérêts, dividendes) s'accumulent à l'abri du fisc. Et en plus, on peut retirer notre capital quand bon nous semble et le réinvestir jusqu'à la limite permise.

Ses défauts? Il en a deux. Il ne procure aucune déduction fiscale et l'investissement est tout de même limité à 5000$ l'an.

Par contre, comme véhicule de placement complémentaire, le CELI a vraiment sa place dans notre portefeuille de finances personnelles. Les contribuables qui ont un portefeuille hors REER devrait y transférer une partie de leur capital (jusqu'à 5000$ par année) et ainsi bénéficier de l'accumulation de revenus en franchise d'impôt.

Le CELI répondra aussi aux besoins des contribuables qui disposent d'un surplus d'épargne après avoir investi au maximum dans leur REER.

Une panoplie de placements

La table étant mise, vous trouverez dans le présent cahier une panoplie de placements qui m'apparaissent appropriés dans le cadre de la présente fin de campagne REER. La sélection de tel ou tel placement dépend carrément de votre degré de tolérance au risque.

Comme il est impossible de prévoir les meilleurs moments pour investir en Bourse, je vous conseille d'échelonner, sur une période de temps X, vos achats en trois ou quatre tranches d'investissement si les marchés vous apparaissent trop élevés.

D'autre part, quand vous avez engrangé sur papier d'alléchants profits (15, 20, 30% ou plus) avec certains titres ou fonds communs, réduisez votre appétit et encaissez donc une partie de vos gains.

En fait, désinvestissez-vous graduellement. Si vos valeurs continuent de grimper, vous serez content d'en avoir conservées une partie et si, dans le cas contraire, elles chutent, vous serez heureux d'avoir encaissé une partie de vos profits.