Les victimes de Norbourg blâment la Couronne pour l'avortement du procès des cinq coaccusés de Vincent Lacroix.

«Je suis un peu vexé par tout ce qui arrive. Il y avait trop d'accusations, alors qu'on aurait pu régler ça en cinq accusations. Il y avait 30 000 pages de documents», dit Jean-Guy Houle, qui a investi et perdu l'héritage de 195 000$ de ses deux petites-filles dans les fonds Norbourg.

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Jean-Guy Houle n'en veut pas aux membres du jury d'avoir abandonné leurs discussions après 12 jours de délibérations. «Les jurés avaient une tâche impossible, dit-il. Je les félicite. Ils ont donné de leur temps, ils ont été séquestrés, ils n'ont pas vu leur famille. Si on me demandait de faire ça, je refuserais.»

Malgré l'avortement du procès, Jean-Guy Houle ne change pas d'idée au sujet des cinq coaccusés de Vincent Lacroix. «Lacroix n'a pas fait ça tout seul, dit-il. Il avait un comptable, un informaticien, des gestionnaires de projets pour l'aider. Chacun a fait sa part pour nous exploiter.»

D'autres victimes de Norbourg sont aussi critiques du travail de la Couronne dans le procès criminel. «La Couronne n'a pas utilisé la bonne stratégie si on se fie au résultat. La preuve était trop compliquée. En quatre ans et demi, ils ont pourtant eu le temps de penser à leur affaire. L'Autorité des marchés financiers s'est même tannée et a décidé d'y aller avant», dit Jacques Dodier, un investisseur floué qui détenait des fonds Perfolio, la famille de fonds la moins pillée chez Norbourg.

«Sept cents chefs d'accusation, comment on a laissé faire ça?» demande Lyne Arcand, une victime qui a été dédommagée, mais qui suit toujours le dossier de près. «Ça n'a pas de bon sens, dit-elle. C'est un dossier mal géré depuis le début. C'est aberrant.»