Plusieurs raisons expliquent la croissance fulgurante du courtage en direct, selon Nicolas Milette, président de Courtage Direct Banque Nationale.

D'abord, la guerre des prix.

Créé au début des années 80, le courtage à escompte offrait à la clientèle la possibilité d'acheter et de vendre des titres à la Bourse tout en payant des frais de commission moins élevés.

Même si, au fil des années, il s'est ajouté une gamme imposante de services, le coût par transaction a continué à baisser. Le coût moyen d'une transaction, qui était de 48$ il y a à peine quelques années, n'est plus aujourd'hui que de 18$.

«Nul doute que la baisse des prix attire de plus en plus d'investisseurs», dit M. Milette.

Depuis quelques années, le courtage direct a aussi profité d'un facteur conjoncturel: la volatilité des marchés. Plus les marchés fluctuent, plus les investisseurs trouvent des raisons de faire des transactions. Et ils veulent le faire rapidement et à faible coût.

De plus, le vieillissement de la population a également favorisé le développement du courtage en ligne.

La croyance populaire veut que ce service soit l'apanage des jeunes investisseurs qui s'adonnent au «day trading». Rien n'est plus faux, soutient le président de Courtage Direct Banque Nationale.

«Le profil type de l'investisseur en direct, c'est l'individu au début de la cinquantaine qui décide de gérer lui-même une partie de son portefeuille», dit-il.

Enfin, le facteur probablement le plus important dans le développement du courtage direct est l'aisance de plus en plus grande de la majorité de la population à utiliser l'internet.

«Ce facteur fait en sorte que le courtage en direct constitue une vague de fond qui ne s'arrêtera pas», dit Nicolas Milette.

Dès l'avènement du courtage à escompte en 1982, les commissions réduites ont séduit les investisseurs, raconte Frédéric Paquette, directeur principal, Courtage en ligne chez Desjardins. Ensuite l'apparition de l'internet à haute vitesse a donné l'envol au courtage direct en permettant un accès sans limite à l'information sur les marchés et les techniques de gestion.

D'autres facteurs ont ensuite permis le développement rapide de l'industrie, explique M. Paquette. D'abord, la popularité grandissante des fonds négociés en Bourse.

Ces fonds se substituent en quelque sorte aux fonds communs et permettent aux investisseurs d'obtenir une exposition à un indice boursier ou un secteur en particulier simplement par une transaction à la Bourse comme si c'était une action d'entreprise.

La performance des marchés a également favorisé l'éclosion du courtage direct, selon M. Paquette. D'octobre 2002 jusqu'en mars 2008, les Bourses ont connu des hausses soutenues, ce qui a attiré un grand nombre de nouveaux investisseurs. «Même la crise de 2008-2009 n'a pas nécessairement nui. Elle a permis à plusieurs investisseurs de prendre conscience des occasions que créent de telles crises, et d'en profiter pour regarnir leurs portefeuilles», dit-il.