Canwest Global Communications souhaite voir son plan de restructuration être accepté le plus rapidement possible mais le géant médiatique insolvable se heurte à l'opposition de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, qui craint de voir son partenariat de plusieurs milliards de dollars avec Canwest être mis en péril par un processus trop expéditif.

Canwest, les avocats de ses créanciers et d'autres personnes ont comparu en cour, mercredi, pour la première fois depuis que le propriétaire du réseau de télévision Global, du quotidien National Post et d'un groupe de quotidiens urbains a obtenu, la semaine dernière, la protection de la cour contre les créanciers de certains de ses actifs pour procéder à une restructuration.

Ses avocats ont dévoilé un échéancier qui pourrait voir l'entreprise émerger de son processus de restructuration d'ici la fin du mois de janvier.

Mais un échéancier aussi serré pourrait mettre en péril l'entente conclue entre Canwest et Goldman Sachs en 2007 - lorsque la banque s'est associée à Canwest pour mettre la main sur Alliance Atlantis Communications pour 2,3 milliards - a expliqué l'avocat de Goldman, Kevin McElcheran, à une juge de la Cour supérieure de l'Ontario.

Me McElcheran a indiqué que son client craignait de voir Canwest tenter de renégocier les termes de leur entente, qui accorde à Goldman les très lucratifs droits de la série CSI (Les Experts), pendant que Canwest conserve les chaînes spécialisées comme HGTV, Showcase et Diva.

Goldman n'est pas intéressé à renégocier ce contrat - qui stipule que les chaînes spécialisées de Canwest doivent atteindre certaines cibles financières d'ici 2011, faute de quoi elles pourraient être rachetées par Goldman - et contestera tout changement proposé, a ajouté Me McElcheran.

Pour sa part, l'avocat du conglomérat médiatique, Lyndon Barnes, a affirmé que ce plan de restructuration devrait être mis en oeuvre plus tôt que tard et qu'il croyait que toutes les parties concernées s'entendaient pour dire que Canwest fait face à un échéancier serré.

Canwest a une dette de près 4 milliards, essentiellement contractée lors de l'acquisition de journaux de l'ex-magnat de la presse Conrad Black, en 2000, et des chaînes spécialisées d'Alliance Atlantis.

La juge Sarah Pepall a approuvé l'échéancier proposé pour la restructuration de Canwest, tout en promettant à l'avocat de Goldman qu'il aura l'occasion de faire entendre ses préoccupations.