En plus des grands chantiers initiés par Hydro-Québec, plusieurs petites centrales hydroélectriques ajouteront à court terme 150 mégawatts à la production totale d'électricité du Québec.

Le programme des petites centrales vient d'être relancé par le gouvernement de Jean Charest, à la grande satisfaction des municipalités qui réclamaient depuis longtemps la possibilité de profiter de leur potentiel hydroélectrique local.

Le gouvernement a demandé à Hydro-Québec d'acheter 150 mégawatts produits par de petites centrales construites dans les régions. Le prix est fixé d'avance, à 7,5 cents le kilowattheure, et les projets seront évalués en fonction de leurs retombées locales.

L'exploitation des petites rivières a toujours été négligée au Québec, estime Claude Descôteaux, porte-parole de l'Association québécoise des producteurs d'énergie renouvelable. «Pourtant, une petite rivière qui produit 15 mégawatts d'énergie peut rapporter 5 millions par année», illustre-t-il.

Pour les municipalités, c'est une source de revenus très intéressante. Les petites centrales sont construites au fil de l'eau, sans réservoir. Il s'agit donc d'énergie verte selon toutes les définitions qu'on peut donner à ce concept controversé.

Au prix fixé par Hydro, des dizaines de projets peuvent être mis en oeuvre, selon l'AQPER. Il faut une rivière avec un bon débit et une hauteur de chute suffisante, située pas trop loin des routes et des lignes de transport existantes.

Les rivières exploitées pour la production d'électricité ne perdent pas nécessairement leurs attraits touristiques ou autres, comme le craignent certains écologistes.

Il existe plusieurs exemples de cohabitation heureuse entre production hydro-électrique et tourisme, dont le plus connu est peut-être les chutes du Niagara.