Les pilules contiennent souvent des ingrédients dits « inactifs » capables de provoquer des réactions allergiques ou gastro-intestinales chez un petit nombre de personnes sensibles à des composés spécifiques, prévient un nouveau rapport.

Et il est difficile pour ces patients, ou même leur médecin, de savoir si une pilule contient un ingrédient supplémentaire à éviter, ont déclaré mercredi des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l'hôpital Brigham and Women's, de Boston.

Les médicaments contiennent un « ingrédient actif » - celui qui, on l'espère, améliorera la santé. Mais les patients peuvent ne pas réaliser que des ingrédients inactifs constituent le reste de la pilule, des substances qui ne sont pas censées affecter directement votre santé. Elles sont utilisées pour faciliter l'absorption du médicament, améliorer le goût ou prolonger la durée de conservation.

La plupart des gens n'ont pas à s'inquiéter des ingrédients inactifs, mais les chercheurs ont souligné les rares rapports publiés sur les réactions de patients souffrant d'allergies ou d'intolérances à certains composés - et réclament plus d'informations sur les personnes à risque.

L'étude a analysé les données sur les ingrédients inactifs à partir d'une base de données de plus de 42 000 médicaments sur ordonnance et en vente libre. Une pilule moyenne contient huit ingrédients inactifs, mais certaines en contiennent 20 ou plus.

Près de 40 % des personnes âgées prennent au moins cinq médicaments sur ordonnance par jour, ont rappelé les chercheurs dans la revue « Science Translational Medicine ».

Les chercheurs ont notamment découvert :

- qu'environ 45 % des médicaments analysés contenaient du lactose. Les quantités peuvent être trop petites pour que certaines personnes intolérantes au lactose le remarquent, mais une personne prenant des médicaments habituels pour le traitement de l'hypertension artérielle et du cholestérol pourrait prendre environ un gramme par jour ;

- qu'un tiers des médicaments contenait un colorant alimentaire associé à des réactions allergiques ;

- que plus de la moitié contenait au moins un type de sucre que les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable sont censées éviter ;

- que dans une récente enquête, 18 % des fabricants ont déclaré que leurs médicaments contenaient du gluten, ce qui peut provoquer des réactions graves si les patients atteints de la maladie coeliaque consomment aussi peu que 1,5 milligramme par jour. Mais les étiquettes peuvent ne préciser que de « l'amidon » inoffensif.

Les patients ne devraient pas s'inquiéter, selon une experte en allergie non impliquée dans le rapport. Souvent, la quantité est trop faible pour déclencher une réaction, et des substances telles que l'huile de soja sont raffinées pour éliminer les protéines provoquant des allergies avant leur utilisation dans des médicaments, a ajouté la docteure Roxanne Oriel, de l'institut new-yorkais Mount Sinai.

Néanmoins, les fabricants de médicaments à base d'huile d'arachide raffinée, comme certaines versions de l'hormone progestérone, mettent souvent un avertissement concernant les allergies sur l'étiquette.

La question attire l'attention. Une proposition en attente de la Food and Drug Administration américaine recommande d'ajouter des informations sur le gluten aux étiquettes des médicaments.