Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence française de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS), a souligné que l'obtention par deux Français du prix Nobel de médecine allait donner un «formidable» dynamisme à la recherche sur le sida.

Rappelant que le dernier prix Nobel français en médecine datait de 1980, il a souligné à l'AFP que ce prix, attribué à Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi pour leur découverte en 1983 sur le virus du sida, intervenait alors que cette «épidémie majeure» est «presque un peu oubliée» dans les médias.

«Le prix Nobel va tous nous "rebooster", chercheurs, décideurs, politiques, médecins, nous dire que la lutte doit se poursuivre (...) alors qu'il y a encore des éléments de blocage importants, avec la non-découverte du vaccin, des mesures de prévention qui restent a trouver. Ce sera un boost formidable pour la communauté scientifique», a-t-il affirmé.

En outre, pour la France, «ce prix Nobel tombe à un très très bon moment», a-t-il souligné.

«Alors que la recherche bio-médicale est l'objet d'une nouvelle vision, d'une réforme de nos instituts de recherche, ce prix Nobel doit rappeler à nos gouvernements que le pourcentage à consacrer à la recherche sur la santé et le biomédical en général doit pouvoir être légèrement augmenté pour rattraper ce qui se fait dans les autres pays européens», a-t-il dit.

«J'espère que Françoise Barré-Sinoussi, impliquée dans le programme de recherche sur le vaccin à l'ANRS, pourra bénéficier des financements nécessaires pour rester dans la compétition internationale», a souligné le Pr Delfraissy.

Françoise Barré-Sinoussi dirige le site de l'ANRS en Asie du sud-est, à Phnom Penh, où elle se trouve actuellement.