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Quels sont les derniers développements dans les cellules photovoltaïques ?

Ciprian Teodosiu

L’une des révolutions est le « panneau bifacial », qui augmente la production d’électricité de 20 % à 30 % parce qu’il en génère des deux côtés.

« Le prix des panneaux solaires bifaciaux a beaucoup baissé et est presque devenu équivalent à celui des panneaux traditionnels », explique Marco Deblois, cofondateur de Rematek Énergie, un distributeur de produits d’énergie renouvelable qui a créé un logiciel de conception d’installations électriques hors réseau. « Et le prix des panneaux solaires en général a recommencé à baisser, après avoir un peu augmenté durant la pandémie à cause des pénuries. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Marco Deblois

Les panneaux bifaciaux font notamment fondre la neige plus vite, à cause de la chaleur générée par la production d’électricité sur la face du panneau dirigée vers le bas. La perte associée à la neige avec les panneaux traditionnels est de 4 % à 5 % par an, selon M. Deblois.

L’installation et les batteries ont aussi connu des avancées. « Avant, l’électronique était vendue de manière séparée, dit M. Deblois. Maintenant, il y a une panoplie de produits intégrés, tous les composants dans une boîte. Ça réduit les coûts d’installation. »

Le coût des batteries au lithium a aussi baissé, au point qu’elles sont plus avantageuses que les batteries traditionnelles au plomb. « Elles durent dix ans au lieu de trois ans, et on peut les décharger à 90 %, alors qu’il ne faut pas utiliser plus de la moitié de l’énergie des batteries au plomb pour ne pas les endommager », dit M. Deblois.

Deux recherches en cours

Les ingénieurs dans les universités planchent par ailleurs sur de nouvelles avancées. À l’Université d’Ottawa, l’ingénieure électrique Karin Hinzer a publié depuis un an deux études sur les améliorations aux panneaux solaires.

PHOTO TIRÉE DU SITE DU CONSEIL DE RECHERCHES EN SCIENCES NATURELLES ET EN GÉNIE DU CANADA

Karin Hinzer

L’une de ces études, publiée dans la revue Progress in Photovoltaics, porte justement sur les panneaux bifaciaux. « Nous installons des surfaces blanches réfléchissantes sous les panneaux bifaciaux pour amplifier la production d’énergie », explique Mandy Lewis, une étudiante au doctorat supervisée par Mme Hinzer qui est l’auteure principale de l’étude.

Ces matériaux réfléchissants sont peu coûteux. « Et il y a un gain plus élevé à des latitudes plus nordiques », dit Mme Lewis. Les premiers marchés seront les bâtiments à toit plat commerciaux et industriels, selon Mme Hinzer.

L’autre étude, publiée dans la revue Cell Reports Physical Science, mettra un peu plus de temps à avoir des applications concrètes. « On parle d’une nouvelle génération de cellules photovoltaïques micrométriques », explique Mathieu de Lafontaine, un chercheur postdoctoral qui est l’auteur principal de l’étude.

Ces cellules micrométriques pourraient être installées sur des téléphones cellulaires et leur fournir assez d’énergie parce qu’elles sont plus efficaces. Sur ces cellules micrométriques, l’ombre générée par les électrodes recueillant l’électricité est réduite de 95 %. Les premiers marchés seront ceux où la taille et le poids des cellules photovoltaïques doivent être réduits au minimum, comme les satellites ou l’internet des objets.

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  • 19 ans
    Nombre d’années pour rentabiliser un système de panneaux solaires sur un toit à Montréal
    Source : Radio-Canada
    5 ans
    Nombre d’années pour rentabiliser un système de panneaux solaires sur un toit à Calgary
    Source : Radio-Canada