Face cachée de la Lune, fusée capable d’aller sur Mars, avions orbitaux : 2024 est une année particulièrement fertile en premières spatiales. Voici cinq évènements à suivre.

Les déboires de Starliner

PHOTO MIGUEL J. RODRIGUEZ CARRILLO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La capsule Starliner de Boeing, au sommet d’une fusée Atlas V, sur le site de lancement de la station spatiale de Cap Canaveral, en Floride

Boeing était en concurrence avec SpaceX pour un moyen de transport privé vers la Station spatiale internationale (SSI). Le suspense a duré jusqu’en mai 2020, quand SpaceX a réussi le premier vol habité de sa capsule Dragon. Quatre ans plus tard, la capsule Starliner de Boeing continue à traîner de la patte. Son premier vol habité, prévu début mai, puis mi-mai, puis samedi dernier, devrait avoir lieu ce mercredi. Les problèmes que Boeing connaît avec ses avions de ligne suscitent de nombreux doutes à propos de Starliner. L’astronaute canadien Joshua Kutryk supervisera la mission à partir de Houston.

Les ambitions de Starship

PHOTO VERONICA CARDENAS, ARCHIVES REUTERS

Prototype de la fusée Starship de SpaceX dans la zone de lancement près de Brownsville, au Texas, en mai dernier

Le quatrième vol de Starship devrait aussi avoir lieu cette semaine, du Texas. Après deux explosions avant d’atteindre l’orbite en 2023, la fusée géante de SpaceX a connu un succès relatif en mars dernier, seule la rentrée dans l’atmosphère ayant été un échec. Elon Musk veut maintenant prouver que son approche d’« échecs-succès » est la bonne pour explorer le cosmos de manière abordable. Ces dernières semaines, des astrophysiciens ont proposé que Starship puisse être utilisée pour ramener sur Terre les échantillons martiens glanés par le rover Perseverance. Et un programme lunaire Artemis uniquement basé sur Starship est aussi mentionné.

La Chine sur la face cachée

IMAGE TIRÉE DU SITE DE CCTV

Impression d’artiste de la sonde lunaire chinoise Chang’e 6

La sonde lunaire chinoise Chang’e 6 a atterri début juin sur la face cachée de la Lune. C’est la deuxième mission chinoise à s’y poser – aucune autre nation n’y a posé les pieds. L’objectif de Chang’e 6 est de rapporter des échantillons lunaires, qui pourraient notamment expliquer pourquoi 1 % de la face cachée est composée des plaines volcaniques couvrant 31 % de la face visible de la Terre. Début mai, le chef de la NASA, Bill Nelson, s’est inquiété que la Chine revendique les ressources de la Lune, notamment son eau, avec son programme d’exploration devant culminer avec une mission humaine d’ici la fin de la décennie.

Regardez une vidéo de l’alunissage de Chang’e 6 (en anglais)

Les navettes

PHOTO TIRÉE DU SITE DE DREAM CHASER

La première navette spatiale privée, Dream Chaser, avant un test suborbital

La première navette spatiale privée, Dream Chaser, devrait connaître son premier vol orbital au cours de l’été. Financée par le département américain de la Défense, elle ne sera pas habitable. Ce n’est pas la seule navette spatiale testée en orbite. Les armées américaine et chinoise testent respectivement depuis 2010 et 2020 leurs navettes X-37 et Shenlong. Le sixième vol de X-37, qui a établi un record de 908 jours, a pris fin en 2022. De son côté, l’empire du Milieu a fait la manchette avec de mystérieux tests du troisième vol de Shenlong (dragon divin) ce printemps.

Une sortie spatiale privée

IMAGE TIRÉE DU SITE DE POLARIS

Impression d’artiste de la sortie spatiale de Polaris Dawn

Depuis 2021, la capsule Dragon de SpaceX sert à des missions habitées privées. Pendant l’été, le milliardaire techno Jared Isaacman s’en servira pour la première sortie spatiale privée, dans le cadre de la mission Polaris Dawn. Le programme Polaris prévoit deux autres missions privées et a signé en 2022 une entente non financière avec la NASA pour explorer la possibilité qu’une mission Polaris sauve le télescope spatial Hubble. Lancé en 1990, celui-ci devrait mourir d’ici moins de 10 ans. La dernière mission de mise à niveau de Hubble, avec la navette spatiale Atlantis, date de 2009.