(Madras) L’Inde a lancé vendredi avec succès sa première fusée privée, ce qui constitue une étape importante pour ce pays qui entend devenir une puissance spatiale de premier plan.  

La fusée Vikram-S d’une demi-tonne a décollé avant 12 h (2 h HNE), avant de réaliser une trajectoire en arc de cercle, comme l’ont montré les images de l’Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO).  

Six minutes plus tard, elle s’est abîmée en toute sécurité en mer, selon l’agence.

Cette fusée a atteint une altitude de 90 km d’altitude, soit au-dessous de la ligne de Karman qui marque la frontière de l’espace selon la convention internationale.  

« C’est en effet un nouveau départ, une nouvelle aube […] pour le projet spatial indien », a déclaré le ministre indien des Sciences, Jitendra Singh, à l’issue de ce lancement, devant les techniciens enthousiastes présents sur le site de lancement de l’ISRO sur l’île de Sriharikota, dans l’État de l’Andhra Pradesh.

La fusée d’un étage, propulsée au propergol solide, a été développée par l'entreprise indienne Skyroot Aerospace.  

Elle a été construite avec « des structures en carbone composite et des composants imprimés en 3D », a indiqué jeudi le gouvernement dans un communiqué.  

L’Inde a renforcé son programme spatial ces dernières années, prévoyant une mission habitée avec le soutien de la Russie et de la France prévue pour 2023 ou 2024.  

En 2019, M. Modi s’était félicité que l’Inde rejoigne le club des « superpuissances spatiales » après avoir abattu un satellite en orbite basse avec un missile. Mais son pays s’était attiré des critiques en raison des quantités de « déchets spatiaux » ainsi générés.  

Ce géant asiatique s’efforce d’augmenter sa part au sein du marché spatial commercial mondial qui s’élève actuellement à 2 %.  

En octobre, la fusée la plus lourde de l’ISRO a réussi à placer 36 satellites à large bande en orbite basse.

Selon des experts, l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce à son grand nombre d’ingénieurs hautement qualifiés et bien moins payés que leurs homologues étrangers.