Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine.

4 milliards de personnes et 29 oC

D’ici la fin du siècle, 40 % de la population mondiale pourrait vivre dans un climat où la température annuelle moyenne serait supérieure à 29 oC. C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni, qui vient d’être publiée sur la plateforme de diffusion bioRxiv. Ainsi, dans un scénario d’un réchauffement mondial de 2,7 oC d’ici 2100, jusqu’à 4 milliards de personnes devraient s’habituer à vivre avec de telles températures quotidiennes. Les pays les plus touchés seraient notamment l’Inde, le Nigeria et l’Indonésie. Dans l’éventualité de plus en plus improbable où le monde réussirait à limiter le réchauffement à 1,5 oC, ce triste bilan pourrait être réduit de moitié.

Quiz

Selon un rapport récent, quel est le meilleur investissement pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ?

PHOTO NATI HARNIK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La production de la viande et des produits laitiers est une importante source de gaz à effet de serre.

Selon la firme Boston Consulting Group (BCG), les investissements dans les solutions de rechange à la viande et aux produits laitiers sont de loin les plus rentables en matière de réduction de gaz à effet de serre (GES). Dans un rapport dévoilé récemment, BCG indique que ces investissements permettent de générer trois fois moins de GES que les sommes consacrées aux technologies de « ciment vert », sept fois moins que celles dans les « bâtiments verts » et onze fois moins que celles dans les véhicules à zéro émission.

Le chiffre

8000

PHOTO DAN BEECHAM, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La population actuelle de rorquals communs en Antarctique serait d’environ 8000 individus.

Des scientifiques estiment la population actuelle de rorquals communs en Antarctique à environ 8000 individus. Une bonne nouvelle pour la deuxième espèce de baleine quant à la taille, après la baleine bleue. Le rorqual commun adulte fait en moyenne 22 m de long et pèse 70 tonnes. Balaenoptera physalus quoyi avait vu sa population en Antarctique décliner rapidement au cours du XXe siècle, en raison de la chasse, qui a été interdite à partir de 1976. En 2018 et en 2019, des scientifiques de l’Université de Hambourg, en Allemagne, ont survolé l’équivalent de 3251 km au-dessus de l’Antarctique. Ils ont pu notamment observer plus de 100 groupes de baleines, comprenant de 1 à 4 individus, ainsi que 8 groupes d’environ 150 individus. Les résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports.

Planter des arbres ou pas

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Les feuillus captent plus de carbone que les conifères.

Le fait de planter des arbres sur d’anciennes terres agricoles est-il la meilleure option pour capter du carbone ? Pas nécessairement, du moins pas selon une équipe de chercheurs québécois qui s’est intéressée à la question. Leurs travaux ont permis de mesurer la quantité de carbone fixée dans les plantes et dans le sol de 26 terrains laissés en friche et de 23 autres terrains qui avaient été reboisés avec des épinettes blanches. Sur une période de 50 ans, la quantité de CO2 captée par les deux terrains en Abitibi était comparable. L’une des explications, c’est que lorsqu’on laisse des terres se régénérer naturellement, une plus grande diversité d’arbres, dont des feuillus, prend place. Or, les feuillus captent plus de carbone que les conifères. L’étude québécoise a été publiée dans la revue Plant and Soil.

Des émissions qui coûtent cher

PHOTO ADREES LATIF, ARCHIVES REUTERS

Ce sont les pays les moins développés au sud qui ont le plus souffert des émissions des pays industrialisés.

Entre 1990 et 2014, les émissions de gaz à effet de serre (GES) en provenance des États-Unis ont entraîné des pertes totalisant 1800 milliards US pour le reste du monde. C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs du Dartmouth College, au New Hampshire. Pour la même période, les émissions de la Chine ont entraîné des pertes du même ordre, tandis que la Russie, l’Inde et le Brésil ont coûté 500 milliards US aux autres nations. Sans surprise, ce sont les pays les moins développés au sud qui ont le plus souffert des émissions des pays industrialisés. L’étude a recueilli les données de 143 pays.